Petit Mont Blanc par le bivouac Rainetto

par *V* ~ Lundi 14 octobre 2019

Date 13 et 14 octobre 2019
Cotation F
Altitude au sommet 3424 mètres
Dénivelé positif 1er jour : 1320 mètres
2ème jour : 380 mètres
Durée aller-retour 1er jour : 4h10
2ème jour : 1h15 du bivouac au sommet, 6h en tout.
Carte 3531 ET Saint-Gervais-les-Bains - Massif du Mont Blanc
Topo Lien vers Camptocamp
Météo 1er jour : beau
2ème jour : mer du nuages : au soleil au-dessus, dans la crasse en-dessous !
Accès Depuis la France, rejoindre Courmayeur en Italie (par Bourg St Maurice et le col du Petit St Bernard, ou par Chamonix et le tunnel du Mont Blanc). Emprunter le Val Veni. Parking le long de la route à la Visaille.

Depuis longtemps nous rêvions d’aller dormir dans un bivouac « tonneau » italien. Le bivouac Rainetto, sur le versant italien du massif du Mont-Blanc est l’occasion de combiner le bivouac avec une petite course d’alpinisme facile.
Après un peu de route depuis la maison nous rejoignons l’Italie par le col du Petit Saint Bernard, puis Courmayeur et le Val Veni. Je ne suis pas revenue dans le coin depuis le Tour du Mont-Blanc, il y a plus de 10 ans de ça… Pourtant c’est une très belle vallée, et le versant italien du massif du Mont-Blanc, très himalayen, mérite le détour.

En ce dimanche d’automne, la montagne est calme. Nous croisons quelques randonneurs venus admirer les mélèzes et le lac du Miage, et quelques alpinistes rentrant de leur course du week-end, puis nous sommes rapidement seuls.

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On s’échauffe sur du plat puis en montée douce au-dessus du lac Combal. La pente se redresse ensuite pour attaquer un raide sentier, au milieu des couleurs automnales.

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Ça grimpe raide, et ce sera ainsi jusqu’au bout ! On prend rapidement de l’altitude et on admire la vaste plaine du lac Combal, qui ressemble plutôt à un vague marécage à cette saison.

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On rejoint ensuite un couloir et un univers plus minéral, toujours bien raide, d’abord dans un pierrier, puis à travers de larges dalles.

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En haut du couloir, le paysage se dégage enfin un peu, et on continue d’évoluer sur des gros bloc rocheux pendant environ 300 mètres.

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Après 4h d’efforts, on arrive enfin au bivouac Rainetto, à plus de 3000 mètres d’altitude, récompensés par une superbe vue sur le Mont Blanc, juste au-dessus de nos têtes. Quel endroit incroyable pour passer la nuit, suspendus dans ce petit tonneau métallique ! La vue porte loin, depuis le Mont Blanc et l’aiguille des Glaciers, jusqu’aux massifs suisses et au Cervin.

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Nous sommes seuls, avec une italienne qui se repose après avoir fait le sommet aujourd’hui. Seuls les bruits des chutes de pierre et le crissement des glaciers troublent le silence. L’ambiance est fantastique, nous forçant à chuchoter pour ne pas déranger les géants de pierre qui nous entourent.

Après une bonne nuit réparatrice, c’est la surprise au réveil : une mer de nuage recouvre toutes les vallées. Nous sommes seuls, entre ciel et nuages ! On passe un long moment à admirer les couleurs du soleil levant. Une famille de bouquetins, visiblement habituée des lieux, passe nous rendre saluer en espérant sans doute grignoter quelque chose dans nos sacs à dos.

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Il est temps de nous mettre en route pour le sommet du Petit Mont Blanc, à peine 400 mètres au-dessus de nos têtes. Nous empruntons un petit glacier, certes d’apparence débonnaire, mais les crampons et le piolet sont les bienvenus pour ne pas glisser. Encore une fois, les superlatifs nous manquent pour décrire l’ambiance fantastique dans laquelle nous évoluons.

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Nous arrivons au pied du ressaut final, un peu embêtés pour grimper sur ce tas de cailloux croulants. Nous choisissons finalement d’emprunter une petite vire sablonneuse, puis de remonter en escaladant quelques gros blocs. Nous avons bien fait de garder les crampons car quelques plaques de glace sournoise se cachent entre les rochers. Nous arrivons enfin au sommet du Petit Mont Blanc, à 3424 mètres d’altitude, où un vent frais nous accueille. On profite du panorama sur le Mont Blanc bien sûr, mais aussi sur l’aiguille de Tré la Tête et le glacier de la Lée Blanche qui, jusque là, étaient un peu cachés. On se croirait vraiment proche du sommet du Mont Blanc, même si 1400 mètres nous en séparent encore.

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On ne traine pas trop, on deséscalade les blocs rocheux (finalement plus impressionnants de loin que de près), on redescend le petit glacier puis 45 minutes plus tard nous voilà déjà de retour au tonneau du bivouac. On y fait à nouveau une belle pause, pas pressés de retourner sous les nuages.

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Mais toutes les bonnes choses ont une fin et il est temps d’avaler la raide descente (plus de 1700 mètres depuis le sommet), d’abord au-dessus des nuages, puis en plein de le brouillard (ambiance fantasmagorique garantie), puis sous les nuages. Trois heures plus tard, nous sommes au parking, de superbes souvenirs pleins la tête. Ce bivouac était probablement l’un des plus beaux que nous ayons vécu ! Quelle ambiance !

Toutes les photos de cette belle aventure sont dans l’album photos du Petit Mont Blanc.

Dent de Cons

par *V* ~ Dimanche 15 septembre 2019

Date 15 septembre 2019
Dénivelé positif 880 mètres
Altitude au sommet 2063 mètres
Durée aller-retour 4h
Météo Soleil
Carte IGN 3531 OT Megève - Col des Aravis
Accès Depuis Albertville prendre la direction d'Ugine. Monter au village de Marthod puis traverser plusieurs hameaux jusqu'au parking final des Rafforts.


Ce week-end, c’est rando « au fond du jardin », la Dent de Cons (prononcez Consssss bien sûr… sinon c’est con;)).
Au départ du parking des Rafforts, nous attaquons assez rapidement la montée du Creux du Cayon. Ca grimpe raide et efficace, surveillés par le Charvin et bientôt le Mont Blanc derrière nous. Il ne nous faut qu’une petite heure pour atteindre le col de la Sellive, 550 m plus haut que notre départ.

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A partir de là, la rando devient plus aérienne. On serpente dans une pente bien raide, sans difficulté par temps sec comme aujourd’hui, mais je n’aimerais pas trainer là-dedans lorsque les herbes sont mouillées. On atteint ensuite la très jolie arête de la Dent de Cons, aérienne mais sans difficultés particulières sur cette portion. A cette altitude, les couleurs automnales commencent déjà à se faire voir.

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Quelques passages un peu plus larges sur la crête seraient propices à un joli bivouac suspendu. Mais il est bien trop tôt pour cela. On atteint facilement le sommet de la Dent de Cons, un des 14 « 2000 des Bauges, en compagnie de l’unique randonneur croisé depuis ce matin. Quelle tranquillité !

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On profite d’un beau panorama sur le massif du Mont Blanc (bien gris en cette fin d’été), le Beaufortain, la Vanoise, la Lauzière, les Aravis avec même un petit bout du lac d’Annecy, et bien sûr la longue crête qui relie la Dent de Cons à la Belle Etoile.

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On redescend par la crête du Rocher Prani, toujours un peu aérienne, puis une traversée presque plate et longuette jusqu’aux chalets de l’Alpettaz.

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De là, on retrouve la piste bien connue qui permet de rejoindre le fort de la Batterie (non visité ce jour, mais on connait déjà :)), jusqu’à notre point de départ. Voilà une bien jolie boucle aérienne à proximité de la maison !

Quelques photos en plus de cette sympathique boucle sont dans l’album photos de la Dent de Cons.

Arêtes des Dents du Loup

par *V* ~ Samedi 31 août 2019

Date 31 août 2019
Cotation AD / II / 4b
Altitude maxi 2375 mètres
Dénivelé positif Approche : 900 mètres
Voie : 200 mètres
Durée aller-retour Approche : 1h45
Voie : 3h
Carte IGN 3335 OT Grenoble - Chamrousse - Belledonne
Topo Lien vers Camptocamp
Météo Soleil
Accès Depuis la vallée du Grésivaudan, passer par Domène, Revel, Freydières, puis remonter la route forestière jusqu'au parking de Pré Raymond


Une fois n’est pas coutume, nous allons tester si les massifs grenoblois sont aussi beaux que les savoyards. La météo annonce des orages pour l’après-midi, le réveil sonne donc à 4h30 et nous quittons la maison à 5h. Nous retrouvons en cours de route Cédric, guide et cousin, pour une journée de grimpe en famille.

Nous partons du parking à 6h30, alors que le soleil n’est pas encore levé. C’est que les jours raccourcissent déjà vite à cette saison. La montée raide nous échauffe, puis les lacets sous le lac du Crozet nous permettent d’admirer les premiers rayons sur la Chartreuse.

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On arrive rapidement au lac du Crozet, et on bifurque vers la gauche pour prendre un petit sentier plus sauvage. On marche au milieu des myrtilles, c’est la pleine saison ! Nous voyons bien les Dents du Loup dont nous allons parcourir les arêtes.

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On garde un bon rythme et il ne nous faut que 1h45 pour monter les 900 mètres de dénivelé jusqu’au pied de la face en papotant. Les bouquetins nous montrent le chemin à suivre. 15 minutes pour s’équiper et c’est parti !
Nous nous encordons tandis que Cédric grimpe à côté de nous, en libre, pour nous surveiller et nous donner de bons conseils.

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Je démarre en second puis prend la tête de cordée pour la fin de la montée de la première dent qui me fait un peu couiner entre 2 coinceurs à poser. On atteint ensuite l’arête assez aérienne où il faut parfois se dresser sur le fil.

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Après un rappel un peu compliqué à négocier, on attaque la jolie montée de la deuxième dent, et une arête courte, facile et très jolie (mains sur le fil, pied sur de bonnes vires).

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Encore un rappel puis Cédric reprend la tête pour attaquer la 3ème Dent. C’est plus vertical, difficilement protégeable et le rocher n’est pas terrible. Mais finalement on trouve de bons gradins dans la moitié gauche de la face et on grimpe avec plaisir.

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Après quelques mètres sur l’arête on trouve le 3ème et dernier rappel qui nous amène à un petit collet.

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De là, on rebascule facilement sur le lac du Loup et on retrouve un bon sentier.

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Après un petit pique-nique, il ne reste plus qu’à descendre sur le bon sentier, non sans croiser de très nombreuses familles montant au lac du Crozet.
C’était une belle sortie pour s’entrainer à ce genre de terrain varié (longueurs, arête, désescalade, rappels), mais presque trop courte !

Pic de Jallouvre – Arête des Bouquetins

par *V* ~ Dimanche 25 août 2019

Date 25 août 2019
Cotation PD / I / 3b
Altitude au sommet 2408 mètres
Dénivelé positif Approche : 400 mètres
Voie : 400 mètres
Durée aller-retour Approche : 45 minutes
Voie : 4h
Descente : 1h45
Total pauses comprises : 7h30
Carte IGN 3430 ET La Clusaz - Grand Bornand
Topo Lien vers Camptocamp
Météo Grand soleil
Accès Départ du col de la Colombière

La tradition commençant à partir deux fois, le dernier week-end d’août est désormais le RDV de la traditionnelle course d’arête dans les Aravis. L’arêtanniversaire, puisque c’est son nom, consiste donc à me faire lever à une heure indécente le week-end de mon anniversaire (c’est à dire : avant 10h du matin), pour aller grimper une arête qui me trotte dans la tête depuis longtemps.

Cette année, ce sera donc l’arête des Bouquetins, qui nous faisait de l’oeil depuis que nous avions parcouru la voie des Cristaux en 2013. N’ayant que très peu d’expérience à l’époque nous n’avions fait que la voie des cristaux, mais cette voie et l’arête des bouquetins peuvent très bien s’enchaîner à la journée pour une cordée plus rapide.

Au départ du col de la Colombière, on monte efficacement jusqu’à la rampe de sortie de la via ferrata du pic de Jallouvre
On remonte les câbles de la via, on serpente entre quelques rochers, puis on attaque par une dalle (le crux de la voie est peut-être d’arriver à se motiver pour faire de la dalle en grosses après des mois sans escalade !).

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Ensuite on enchaîne les passages de grimpe assez variés : des ressauts faciles à passer, quelques cheminées un peu renfougne, un peu de marche sur l’herbe entre les sections de grimpe. Alors que je m’engage dans une petite cheminée, je vois une énorme pierre arriver au-dessus de moi. Je me jette sur la gauche de la cheminée, en priant pour que la pierre touche la falaise avant ma tête et se fracture en petits morceaux. Pas de bol, elle me file droit dessus, mais choisi le chemin de droite. Je l’entends bien siffler à mon oreille et tomber plus bas, j’attends quelques secondes… Ouf tout va bien, à part mon rythme cardiaque qui a du doubler sous l’effet du stress ! Conclusion : toujours se dire que quand il y a un pierrier au pied d’une cheminée, les pierres en question ne sont pas arrivées là par hasard même si le rocher paraît sain !

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L’arête en elle-même est finalement assez courte (grosso modo : 1/3 de la course), dommage, moi qui m’attendait à une vraie course d’arête tout du long. Mais cette arête est trop jolie, gazeuse sans être trop impressionnante, facile (plutôt de la rando avec les mains que de l’escalade), très facile à protéger avec ses nombreux becquets. On pose quelques coinceurs pour s’amuser (les enlever quand ils sont bien coincés est nettement moins amusant).
En plus, on a des spectateurs avec les randonneurs qui sont montés au Pic de Jallouvre. Il fait très beau, on prend notre temps de savourer cet endroit très photogénique, ainsi que la belle vue sur les Aravis et le Mont Blanc.

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Au sommet on savoure encore la vue sur toute la Haute-Savoie : Aravis, Léman, Mont Blanc, massifs suisses… La vue porte loin. Quel changement par rapport à la Touchétie où nous étions il y a seulement une semaine ! Ce sont toujours des montagnes, mais la densité de population n’est pas la même !

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Une fois arrivé au sommet du Jallouvre, la journée n’est pas terminée ! Il faut d’abord redescendre une portion un peu casse pattes, contourner le pic en face nord-ouest par une jolie vire, puis traverser l’arête du col du rasoir qui porte délicieusement bien son nom !
La partie la plus pénible commence alors : descendre le col du rasoir, un vaste pierrier croulant où le chemin n’existe guère. Finalement, ça passe plus facilement que prévu. On commence par longer la falaise le plus longtemps possible en suivant une vague sente, sans se laisser tenter par les dalles sous nos pieds (tentantes car moins raides mais visiblement très glissantes car recouvertes de petits cailloux qui glissent… on a vu des randonneurs qui semblaient bien mal à l’aise dedans). Attention aux randonneurs en dessous, il faut essayer de se décaler pour ne pas faire tomber les pierres sur les voisins…
Ensuite il ne reste plus qu’à tracer « droit dedans », mais finalement le pierrier se prête assez bien à la descente en ramasse, et ça descend vite et sans effort ! Au pied du pierrier, on retrouve le bon sentier que l’on a emprunté à l’aller, et qui nous ramène sans autre aventures à la voiture.

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Le meilleur moment de la journée peut alors commencer : enlever les grosses, et refaire le plein de calories avec une bonne coupe de glace au Grand Bornand.

C’est la première fois qu’on fait une voie où il faut autant se protéger soi-même, c’était assez ludique, et le rocher s’y prête très bien : on trouve toujours de quoi mettre une sangle, et les nombreuses fissures permettent d’utiliser à peu près toutes les tailles de coinceurs. Du coup, malgré la facilité de la voie, on a posé régulièrement des protections, ce qui explique sans doute l’horaire très long. Peu importe car l’objectif du jour n’était pas d’aller vite, mais plutôt de s’entraîner sur ce type de terrain. En ce sens, la journée est réussie, on estime ne pas avoir fait trop de bêtises !

On s’attendait à avoir moins de spits. Finalement, la grande majorité des pas un peu « durs » sont protégés. D’ailleurs, les spits ne passent pas toujours par l’itinéraire le plus facile. Au final on a utilisé que 2 spits. Le reste du temps, on a essayé de protéger en utilisant le rocher (c’était parfois faisable à quelques cm du spit en question), ou en prenant une variante plus facile que l’itinéraire suggéré par le spit. On a tout fait en corde tendue, en s’arrêtant parfois pour que le second « ravitaille » le premier en matériel, ou pour improviser un mini relai au-dessus des quelques passages clés.

Au final on n’a pas vu de bouquetins dans le voie (juste une famille dans la descente du col du Rasoir). Le nom de la voie est une publicité mensongère ! En revanche, un très beau couple de gypaètes nous a longtemps tourné autour, presque frôlé, des instants magiques ! Les parapentistes étaient nombreux également à nous frôler, tellement près qu’on entendait distinctement le bipbip du variomètre. Bref, ce n’était pas l’arête des Bouquetins, mais plutôt l’arête des oiseaux en tous genre ! Dommage qu’un oiseau bruyant appelé Drône ait gâché le calme…

Toutes les photos de cette belle journée sont dans l’album photos de l’arête des bouquetins.

Géorgie – Petit tour en Touchétie – J3 – De Jvarboseli à Omalo

par *V* ~ Mercredi 14 août 2019

Date 14 août 2019
Dénivelé positif 700 mètres
Dénivelé négatif 900 mètres
Durée 6h
Météo Grand soleil


Dernier jour de randonnée !
Après un petit déjeuner presque continental (sans salade tomate-concombre ni katchapuri, mais avec pancakes et confiture), nous nous mettons en route vers 8h. Nous profitons du voyage à Omalo de notre hôte pour zapper un bout de piste. Nous nous chargeons à l’arrière du pick-up en compagnie de deux autres adultes, trois enfants, entre les bouteilles de gaz et les meules de fromage frais.
Nous traversons la rivière et passons récupérer une nouvelle meule de fromage frais à la ferme, puis nous empruntons la piste pendant une heure de route jusqu’au croisement de Dochu.
Nous insistons pour descendre ici. Notre chauffeur ne comprend pas trop l’intérêt de marcher alors qu’on aurait pu profiter de la voiture jusqu’à Omalo ;)

Nous croisons presque immédiatement un patou assez aggressif. Son maître est obligé de le faire fuir à coups de pierres…
Nous trouvons une petite sente avec un vieux panneau, qui nous permet de rejoindre la montagne. L’idée est de retrouver la crête que nous avons lâché hier près du col de Nakle-Khol, puis la suivre tout du long. On se dirige plus ou moins à vue entre les troupeaux de moutons et les chevaux.

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On retrouve des traces de voiture, on coupe à nouveau en hors sentier dans les alpages, puis on trouve le sentier de crête entre deux sommets sur un large replat.

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On parcourt cette longue crête, variée et très jolie, avec une vue sur toute la Touchétie sans un nuage. C’est vraiment une variante bien plus jolie que de suivre la piste jusqu’à Omalo. On voit encore des oiseaux très colorés genre guêpiers et de nombreux rapaces. Au loin, on aperçoit quelques villages, ou plutôt un groupement de quelques maisons. Les pentes sont douces, les montagnes ne sont pas austères. On pourrait facilement s’imaginer dans les Alpes, il y a 100 ans. On fait la pause pique-nique sur la crête.

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Il ne reste plus qu’à descendre pour retrouver le col situé au-dessus d’Omalo.

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On emprunte la piste à nouveau, puis le sentier qui nous permet de trouver enfin un peu d’ombre, car il fait très chaud. La dernière remontée sur Omalo nous fait bien transpirer. On s’installe au gite « Guesthouse 2005″ du gentil petit papy Grigory, avec lequel nous avions fait le voyage il y a 4 jours. Il est surpris et content de nous revoir. Pour fêter ça, il sort la chacha pour le goûter, et les pêches de sa maison en plaine qui ont fait le trajet en 4×4 jusqu’ici. Nous voilà bien installés.

En soirée, nous faisons une balade pour monter jusqu’aux tours d’Omalo. Quel joli village, quelle belle région.

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Après 3 jours de randonnée où nous n’avons pas beaucoup mangé à midi, nous faisons honneur au repas du soir, généreusement arrosé de chacha et de vodka. Nous arrivons presque (mais pas tout à fait quand même), à terminer le repas géorgien. Notre hôtesse paraît effrayée, elle a peur que nous sortions de table avec encore de l’appétit. On la rassure, ce n’est pas encore ce soir que nous nous coucherons avec la faim.

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On savoure les derniers instants de calme de ce beau voyage.

Demain, il nous faudra affronter à nouveau l’effrayante route jusqu’à Telavi, avec notre chauffeur Zaza. On se comprend comme on peut avec un mélange d’anglais, de russe, d’italien. C’est fou comment on arrive à communiquer avec quelques mots… On parle de Sarkozy, de Poutine, géopolitique, de la Suisse qu’il a visité, des Alpes qu’il trouve beaucoup trop peuplées. Le temps passe vite, la route est presque moins effrayante qu’à l’aller. Une fois arrivés à Telavi, il nous emmène manger des kinkali dans un resto tenu par un cousin. Il ne nous reste plus qu’à prendre une marchroutka pour Tbilissi, où nous passons une dernière nuit avant de prendre l’avion qui nous ramènera en France (au terme d’un voyage plus long que prévu et une nuit imprévue à Roissy pour cause de correspondance ratée…).

Ainsi se terminent ces vacances en Arménie et en Géorgie, à la découverte du Caucase. Une belle région, méconnue, que nous avons pris grand plaisir à découvrir ! Nous n’oublierons ni ses paysages, ni ses villages du bout du monde, ni l’hospitalité de ses habitants.

Toutes les photos de ce voyage sont dans l’album photos de Géorgie.

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Résumé des articles d’Arménie et de Géorgie :