Archives de août 2014

Kirghizstan – Retour à Bichkek

par *V* ~ Dimanche 17 août 2014

Il est malheureusement l’heure de retourner à la capitale pour prendre notre avion dans la nuit du lendemain.
Nous arrivons à la gare routière de Naryn à 8 heures. On trouve un minibus déjà presque plein. Après une discussion assez vive, on paye 350 soms même si le tarif officiel semble être de 270 soms. On insiste un peu mais visiblement le chauffeur et ses acolytes se sont mis d’accord sur le tarif touriste…

Le début de la route en direction de Bichkek est de plus en plus chaotique. A l’approche du col de Dolon, les camions sont tous bloqués en double-file. La matrushka patine dans la boue résultant des chutes de neige de la veille. Malgré tout, on arrive à passer le col. La route devient meilleure. On contourne Kochkor et évitons Balyktchy en traçant directement au nord à l’intérieur des montagnes. On retrouve enfin la route de Bichkek que nous avons emprunté il y a 15 jours. Petite pause samosa-beignet-boulettes de fromage puis c’est la descente dans la vallée sur la capitale. On retrouve la chaleur et une atmosphère un peu lourde.

Arrivés à la gare routière de Bichkek, on évite la cohue des taxis. On préfère prendre un taxi un peu plus loin (moins de chances de se faire arnaquer). Le chauffeur est un grand amateur du film français « Taxi » et du personnage d’Emilien. Il nous dépose à côté du Tunduk Hostel à 14h. Voilà encore un trajet rondement mené.

On dépose rapidement nos affaires puis on repart rapidement en centre-ville en sautant dans le bus « à la kirghize » (comprendre : en route, sans que le bus ne s’arrête vraiment à notre arrêt). On commence à avoir nos repères dans la capitale kirghize, on se sent presque chez nous. On passe par le Victory square où de nombreux jeunes mariés se prennent en photo. Puis on fait les boutiques de souvenirs sur Chuy Avenue.

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En fin d’après-midi, on repasse à l’hôtel puis on trouve un restaurant dans le quartier. Le resto est joli mais comme souvent la carte est uniquement en russe et le serveur ne parle pas un mot d’anglais. Une commande complètement aléatoire nous emmène du bœuf au patates (pas mal) et de la panse de mouton accompagnée de lasagnes cuites au bouillon de mouton (moins top !). Malgré cela, on tente les desserts de manière totalement aléatoire : salade de fruit et coupe de glace généreusement nappée de chantilly !

Le lendemain, pour notre dernière journée au Kirghizstan, on s’accorde un peu de culture. La ligne 17 du bus nous emmène au centre-ville, en direction du musée d’histoire nationale situé sur l’immense place Ala-Too. Au sein d’un immense cube de marbre se trouvent deux étages d’exposition. Le premier est intégralement consacré à Lénine et l’empire communiste, avec des statues de plâtre imitations bronze et quelques réparations au scotch. Les explications en cyrillique ne nous permettent malheureusement pas de comprendre grand chose. Le second étage est quant à lui consacré à l’histoire du peuple kirghize.

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On sort du musée à 12h, pile pour la relève de la garde du drapeau.
On se balade ensuite le long de Chuy Avenue et on déjeune dans un resto italien, sur une jolie terasse à l’ombre. Finalement, après avoir connu la campagne kirghize, on trouve la capitale presque chic ! On achète encore quelques souvenirs et on profite des heures restantes pour retourner flâner au bazar d’Osh, qui nous avait particulièrement plu il y a 3 semaines.

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On rentre à l’auberge en fin d’après-midi. On discute avec quelques touristes qui arrivent dans la capitale. Quelle chance pour eux qui vont bientôt découvrir ce beau pays. On les envie, déjà légèrement nostalgiques de nos 3 fabuleuses semaines. En tout cas on ne peut que chaudement recommander ce pays à ceux qui voudraient y aller. Facile à voyager, authentique, pas cher, magnifique… les adjectifs ne manquent pas pour le qualifier.
On admire pour la dernière fois les gros immeubles soviétiques, sur fond de montagnes enneigées. Un taxi vient nous chercher à 3h30 du matin pour nous emmener au Manas Airport où nous avons notre vol à 6h.

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Ainsi se terminent nos trois semaines de voyage dans ce magnifique pays. Des paysages variés et tous plus incroyables les uns que les autres, des habitants d’une vraie gentillesse. Un vrai voyage à tous points de vue, qui restera gravé dans nos mémoires pour la vie. Nous sommes tombés amoureux du pays et n’excluons pas de retourner en Asie Centrale une prochaine fois !

Toutes les photos sont dans l’album photos du Kirghizstan.

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Résumé des articles du Kirghizstan :

Kirghizstan – Naryn et Eki-Naryn

par *V* ~ Vendredi 15 août 2014

Naryn est une ville sans charme, située dans la province la plus pauvre du Kirghizstan. Son climat est encore plus continental que le reste du pays : -40°C en hiver, +30°C en été. Les kirghizes eux-mêmes la désignent comme étant la région la plus froide du pays. La ville n’est constituée que d’une très longue artère principale, bordée d’immeubles défraîchis, à l’ambiance plutôt déprimante.

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Autant dire qu’on se souhaite pas y rester, d’autant plus il n’y a pas grand chose à visiter. Naryn est aussi la dernière grande ville sur la route vers la Chine, passant par le col de Torugart à 3752 mètres d’altitude. Nous ressentons déjà l’influence chinoise, aussi bien dans la physionomie des gens que dans la circulation routière. On croise de nombreux camions chinois remplis de marchandises en tous genres, faisant les allers-retours entre les deux pays.

Les abords de Naryn sont en revanche sont bien plus jolis que la ville : on trouve encore et toujours des montagnes arides, la ville elle-même étant située dans une sorte de large canyon. La rivière qui la traverse est la plus longue du pays et constitue une source stratégique. Cette rivière alimente en effet l’immense barrage de Toktogul qui fournit une partie importante de l’électricité du pays et de l’irrigation des plaines d’Ouzbékistan. La rivière prend ses sources près de la ville et continue son voyage jusqu’à la mer d’Aral à plusieurs milliers kilomètres de là.

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De retour de Tash Rabat, il nous reste une journée de libre avant de retourner sur Bichkek pour prendre notre avion de retour.
Le réveil du matin dans notre appartement soviétique à l’isolation inexistante nous annonce déjà la couleur avant même d’ouvrir les rideaux : la pluie est au programme de la journée (notre seule vraie journée de pluie en 3 semaines au Kirghizstan !). Après un petit déj pas terrible, on se rend à l’agence Kubat pour arranger un taxi afin d’aller visiter la vallée d’Eki-Naryn. Ce petit village du bout du monde est situé à une grosse quarantaine de kilomètres à l’est de Naryn.
On se pose boire un thé en attendant le taxi, puis une petite heure de route plus tard, nous sommes à Eki-Naryn. Notre chauffeur nous explique (en kirghize) qu’il ne peut pas nous ramener le soir, mais qu’il se débrouillera pour nous trouver un véhicule pour 16h. On commence à être habitués à la débrouillardise kirghize, on ne se fait donc pas de soucis.
On se balade une petite heure dans ce village très rural. La vallée d’Eki-Naryn est réputée pour sa beauté. Malheureusement, les nuages bas nous cachent les sommets et on ne voit pas grand chose.

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Nous déjeunons dans une guesthouse du village avec une énorme assiette de riz et mouton. Après ce gros déjeuner, nous partons un peu à l’écart du village.
Deux jeunes garçons à dos d’âne nous abordent, en regardant avec envie notre sachet de bonbons. On fait un peu la conversation sans se comprendre : « ia nipanima iou » ! On leur donne quelques bonbons. En échange ils nous proposent par signes de les suivre en faisant le signe « manger ». On les suit durant une bonne vingtaine de minutes. Ils nous citent tout ce qu’on croise en russe et kirghize pour nous apprendre la langue, ce qui nous vaut de bons fous rires étant donné notre accent déplorable. On refuse de monter sur leurs ânes malgré leur insistance, les pauvres animaux sont déjà bien assez sollicités ;) En arrivant dans un champ rempli de baies sauvages, on comprend enfin ce qu’ils voulaient nous faire manger en échange des bonbons.

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On finit par se lasser mutuellement de notre manque de compréhension réciproque. Quel dommage que nous ne parlions pas mieux russe… On repart en direction du village et trouvons la voiture promise par notre chauffeur du matin.

La météo s’améliore progressivement et nous laisse découvrir des sommets fraîchement enneigés à notre retour à Naryn. On rejoint le « Celestial Mountain Guesthouse », cité comme étant le meilleur hôtel de la ville selon notre guide. On laisse ainsi tranquillement filer la soirée à l’hôtel, tout en regardant la télévision kirghize et russe.

Toutes les photos sont dans l’album photos du Kirghizstan.

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Résumé des articles du Kirghizstan :

Kirghizstan – Tash Rabat et le lac Chatyr-Köl

par *V* ~ Jeudi 14 août 2014

Après un réveil cool et le traditionnel porridge-confiture du petit déjeuner, nous sommes d’attaque sur la place principale de Kochkor vers 9h30. Nous trouvons tout de suite un taxi partagé pour Naryn où l’on prend les 2 derniers sièges disponibles.
La route commence par un joli bitume, c’est suffisamment rare au Kirghizstan pour être noté ! On retrouve bien vite une route défoncée pour monter au col de Dolon. Malgré tout le paysage est magnifique. Un des passagers arrête le taxi pour acheter 5 litres de koumis à l’un des nombreux paysans vendant sa marchandise sur le bord de la route. Nous arrivons à Naryn peu avant midi (prix du trajet : 350 soms par personne).

Naryn est une ville sans charme, située dans la province la plus pauvre du Kirghizstan. Son climat est encore plus continental que le reste du pays : -40°C en hiver, +30°C en été. Les kirghizes eux-mêmes la désignent comme étant la région la plus froide du pays. La ville n’est constituée que d’une très longue artère principale (nommée avenue Lénine évidement…), bordée d’immeubles défraîchis, à l’ambiance plutôt déprimante.

Autant dire qu’on se souhaite pas y rester, car il n’y a pas grand chose à visiter. Naryn est aussi la dernière grande ville sur la route vers la Chine, passant par le col de Torugart à 3752 mètres d’altitude. Nous ressentons déjà l’influence chinoise, aussi bien dans la physionomie des gens que dans la circulation routière. On croise de nombreux camions chinois remplis de marchandises en tous genres, faisant les allers-retours entre les deux pays.

On galère un peu à trouver le CBT situé plutôt au bout de la longue avenue de Naryn. Le CBT de Naryn n’ayant pas forcément très bonne réputation, on s’adresse plutôt à l’agence Kubat voisine pour réserver un taxi pour le début d’après-midi, afin de nous emmener à Tash Rabat.
On déjeune dans un petit resto en face de l’agence, plutôt bizarre : au 1er étage d’un bâtiment absolument vide avec la serveuse qui insiste absolument pour nous mettre de la musique. Le menu est tout en kirghize, la serveuse ne parle pas un mot d’anglais, impossible pour nous de comprendre quoi que ce soit… On ne s’en sort pas trop mal en commandant au hasard des plats qui s’avéreront être des mélanges de grandes salades et légumes en sauce rémoulade.

En début d’après-midi nous retrouvons un petit papy qui nous fait le taxi pour Tash Rabat. La sortie de Naryn se fait par l’ascension d’un col sur une route bien défoncée, puis on rejoint la belle vallée d’At-Bashi bordée de superbes montagnes.
Notre chauffeur ne parle pas un mot d’anglais, comprend à peine nos 3 mots de russe, mais insiste absolument pour faire le guide et faire un court arrêt à Koshoi Korgon près du village Kara-Suu. Ce sont les ruines d’une vieille citadelle de la route de la Soie, utilisée entre le 7ème et le 10ème siècle. Malheureusement le lieu a été mal conservé, il ne reste guère que quelques murs de sable effrités. Un musée est situé tout près mais semble fermé une grande partie de l’année…

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On reprend la route, composée de quelques lignes droites sans fin, avec parfois des portions de bon goudron (oh miracle !) et même des marquages au sol (sans doute les seuls que nous ayons vu en 3 semaines !).
On bifurque enfin sur une piste, à une quinzaine de kilomètres de Tash Rabat. Le site est fermé par une barrière où il faut payer 100 soms par personne.

Le caravansérail de Tash Rabat est l’un des caravansérails de la route de la soie les mieux conservés, à vrai dire il n’a subit aucune restauration et reste pourtant impeccable ! L’intérieur est composé d’une grande galerie qui dessert une trentaine de petites chambres pouvant accueillir les marchands et les bêtes. Le caravansérail date du 15ème siècle, mais un monastère était déjà construit sur le site depuis le 9ème siècle. Difficile d’imaginer que des dizaines de marchands passaient dans un endroit si reculé. Il a ensuite longtemps été oublié en raison de son isolement, à l’écart de la route principale reliant le Kirghizstan et la Chine. Planté au milieu de nulle part à 3200 mètres d’altitude, il dégage vraiment une ambiance particulière… Nous qui cherchions à voir différentes facettes de l’Asie Centrale, nous sommes ravis de cette petite visite culturelle. On se sent transporté à une autre époque, bien loin de notre monde moderne.

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On remonte la vallée en direction du col de Tash Rabat en longeant une rivière. Les bons coins pour planter la tente ne manquent pas. Une fine pluie s’abat sur nous et après 45 minutes de marche, nous installons notre bivouac solitaire pour la nuit.

2ème jour jour
Dénivelé positif : 900 mètres
Dénivelé négatif : 950 mètres
Durée : 7h30
Météo : Beau temps durant la rando, pluie en soirée

Après une nuit un peu compliquée pour cause de froid, pluie, vent et déboires dus probablement à une mayonnaise pas fraîche la veille, nous sommes récompensés par un réveil sauvage au milieu des chevaux, sous le beau soleil revenu. Nous plions les affaires tranquillement et nous mettons en marche vers 8h30. Nous remontons une belle et large vallée en longeant la rivière. Peu avant la fin de la vallée, le sentier bifurque à droite en direction de l’ouest et commence à prendre de l’altitude.

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On retrouve à nouveau un long sentier en balcon au-dessus de la rivière. On voit au fond un col, mais il nous paraît être bien bas et trop proche pour être celui recherché. On s’égare un peu, il faut avouer que nous n’avons qu’une carte imprécise du pays au 1/750 000ème (en gros : 2 jours de rando pour 2 cm sur la carte…). Mais le sentier est assez marqué et la carte finalement suffisamment précise. On bifurque à nouveau vers le sud et on voit alors notre objectif droit devant nous.

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On quitte bientôt l’herbe pour un univers plus minéral. On a l’impression de se traîner à cause de l’altitude, mais les mètres de dénivelé tombent finalement régulièrement. 300 mètres/heure avec un gros sac à presque 4000 mètres d’altitude, ce n’est pas un record mais ce n’est pas trop mauvais non plus.

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Nous faisons un dernière petite pause 200 mètres sous le col. Quelques cavaliers nous doublent, et nous abandonnons les gros sacs pour finir plus léger. Ce délestage nous fait pousser des ailes, et nous avalons les derniers 200 mètres de dénivelé en moins de 30 minutes. Nous arrivons ainsi au col de Tash Rabat à 3964 mètres d’altitude. On grimpe sur un petit sommet à l’ouest du col pour atteindre 4045 mètres. On est bêtement contents d’avoir dépassé la barre symbolique des 4000 mètres d’altitude ! Difficile de croire que nous sommes si haut en regardant ce paysage !
Nous profitons d’un beau panorama sur le lac Chatyr Köl et les sommets voisins qui marquent la frontière chinoise toute proche.

Les rives du lac sont dans une sorte de « no man’s land » où il faut un visa chinois ou un « border permit » pour avoir le droit d’y mettre les pieds (même si techniquement on est encore au Kirghizstan…). Pour franchir la frontière, il faut être accompagné d’une personne kirghize ayant une autorisation spéciale et d’une agence de tourisme chinoise… Impossible pour nous d’aller plus loin tous seuls. On a atteint le bout du monde. On se sent bien, hors du temps et très, très loin de la France. Au final, nous aurons traversé l’intégralité du pays du nord au sud : du Kazakhstan jusqu’à la Chine !

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Le vent souffle fort, on ne traîne donc pas au sommet. On descend environ 500 mètres pour faire une pause pique-nique bien méritée. Au menu, pain rassi, fromage à la consistance de plastique et chocolat périmé…

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Il est seulement 14h, le bivouac que nous envisagions n’est situé qu’à 15 minutes de marche, il est donc bien trop tôt pour s’arrêter. On se dit qu’il doit être possible de rejoindre Tash Rabat en 2 heures, ce qui nous laisse peut-être l’espoir d’arriver à choper une voiture pour rentrer à Naryn le soir-même.
Commence alors une belle bambée de 2 heures à bloc dans la descente, surtout le long replat jusqu’à Tash Rabat, que l’on atteint à 16h01 précisément. C’est dire si on avait bien jugé l’horaire !

Nous demandons conseil à des bergers, en espérant que l’un d’entre eux puisse nous conduire en ville d’ici demain. Alors qu’on pensait galérer pendant plusieurs heures pour trouver une voiture, le hasard nous fait tomber sur le même petit papy qui nous avait emmené ici à l’aller. Le Kirghizstan est vraiment le pays du « niet problem » ! L’affaire est bouclée en quelques instant, le petit papy nous ramène à Naryn en taxi pour 200 soms, moyennant quelques morceaux de descente en roue libre, moteur éteint (une vraie conduite à la kirghize !).

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Nous voilà à Naryn peu avant 18 heures. Nous passons à l’agence Kubat pour arranger un logement pour la nuit. Nous héritons d’un appartement dans un immeuble soviétique dans la fleur de l’âge (50 ans au bas mot, construit avec des matériaux premiers prix, sans rénovation…). Le matelas n’a pas du être changé depuis la chute de l’URSS et le disjoncteur du chauffe-eau est situé juste au-dessus de la baignoire ! Malgré tout, nous ne faisons pas les difficiles car on a une douche chaude avec de la pression, la deuxième en 3 semaines !

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On part ensuite à la recherche d’un resto. Au détour d’un rue, on croise le groupe de Osh avec lesquels nous avions déjà passé une soirée à Kochkor. Le Kirghizstan n’est pas si grand !
Après deux échecs, les restos indiqués dans le guide ayant fermé, on trouve un bon petit resto avec même le menu en anglais. Décidement malgré le côté décrépit de Naryn, c’est une soirée grand luxe. Au menu : chinese meat (boeuf revenu aux épices et sauce soja), accompagné comme souvent des concombres et des tomates.

Toutes les photos sont dans l’album photos du Kirghizstan.

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Résumé des articles du Kirghizstan :

Kirghizstan – Lac Song Köl – 2ème partie

par *V* ~ Mardi 12 août 2014

Début du récit par ici.

4ème jour
Météo : Toujours un grand soleil

La nuit fut très fraîche, et c’est donc avec plaisir que nous trouvons les chaleureux rayons de soleil matinaux. Nous nous mettons en selle à 9 heures.
Après contourné les dernières routes de la rive sud-ouest, nous nous lançons au trot, puis au grand galop. Nous passons ainsi la matinée à galoper, seuls dans une steppe déserte… C’est un sentiment immense de liberté, hors du temps. On a le sourire jusqu’aux oreilles. Pour un peu, on se croirait à la poursuite de Gengis Khan ou bien un grand aventurier à la Sylvain Tesson. Je ne suis pas suffisamment bonne écrivaine pour décrire ce moment, mais ça restera un des moments les plus forts de notre voyage, voir plus !

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C’est presque à regret que nous voyons déjà notre prochain jailoo se profiler. Il est seulement 12h15. Nous déjeunons d’un bon bol de légumes façon Chop Suey, puis faisons une petite sieste bien méritée.
Nous passons l’après-midi à nous balader seuls à cheval. Nous sommes contents de nos progrès, plus besoin de guide à nos côtés pour faire avancer les chevaux ! Quel immense sentiment de liberté encore une fois. La France et le boulot paraissent bien loin… On aimerait que ce moment dure toujours.

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En fin d’après-midi, nous ramenons les chevaux et repartons à pied. La plupart des gens ne restent au lac Song Köl que 3 jours, juste le temps d’aller et revenir. Nous sommes tellement contents d’avoir adopté un rythme plus lent, nous permettant de mieux nous imprégner dans cette unique atmosphère. On se laisse ainsi porter par le voyage. Les kirghizes eux aussi vivent sur un rythme calme, il serait dommage de casser ce rythme par notre frénésie occidentale.
En nous baladant, nous rencontrons 2 français à la peau brûlée par le soleil : ils sont acheté des chevaux et fait le tour du Kirghizstan en 3 mois, et arrivent bientôt au terme de leur voyage. Quelle aventure !
Nous discutons de tout et de rien avec Nourbourout notre guide. La conversation finit par tourner autour du foot, et on rigole beaucoup lorsqu’il nous demande si Barcelone et Chelsea sont en France. Inversement il s’amuse que les français confondent tous les pays en « stan »… Quelle idée de mettre Afghanistan et Kirghizstan dans le même sac !

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Comme tous les jours, nous insistons beaucoup pour nous occuper de nos chevaux. Mais au Kirghizstan, le visiteur est roi et doit se faire servir… Nous finissons par ruser et dire que nous avons envie de nous en occuper, que cela nous ferait plaisir. Évidemment dans ce cas, il est impossible de refuser le souhait du touriste ;)
La lumière devient plus douce et on ne se lasse pas de prendre le paysage en photo.

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Les marécages proches du lac, à demi-asséchés, sont remplis d’insectes volants… Impossible d’y rester plus de 2 minutes sans en avoir plusieurs centaines sur le corps, dans le nez, la bouche… Heureusement qu’ils ne piquent pas !

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Au repas du soir, nous trouvons une famille de français (encore des français !) voyageant durant 5 semaines avec 3 enfants. Pas mal ! Nous assistons à de belles couleurs douces dans la soirée, puis un superbe lever de lune, avant de rejoindre notre lit douillet sous la yourte. Quelle journée !

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5ème jour
Météo : Soleil et chaud

Dernier réveil ce matin sur les rives du lac Song Köl. Le ciel est limpide comme depuis 5 jours et le soleil réchauffe déjà l’atmosphère.

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Comme d’habitude, nous nous mettons en route peu après 9h. On quitte les rives du lac par une vallée entre les collines. Puis on prend rapidement de l’altitude tout en observant plusieurs très beaux aigles. On rejoint finalement un col par un sentier en balcon, avec une vue panoramique sur le lac.

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De l’autre côté, le village de Kyzart est déjà visible 1000 mètres plus bas. Il forme une tâche verte au milieu d’un paysage montagneux très aride. Le début de la descente est bien pentu, sur un sentier étroit et un peu glissant. Nous mettons pied à terre. A mi-pente, nous nous remettons en selle. L’atmosphère est poussiéreuse et la chaleur est accablante au fur et à mesure que nous perdons de l’altitude.

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Vers midi, nous rejoignons la maison du CBT où nous laissons les chevaux. Nous déjeunons en compagnie de plusieurs personnes venant elles aussi de Song Köl.
Puis nous rentrons à Kochkor dans une vieille Audi affichant 400 000 kilomètres au compteur, un compteur de vitesse déréglé, une boîte de vitesse ne dépassant par la 3ème et la radio « Rires et Chansons » version kirghize à fond. Un grand moment !

Une fois à Kochkor, nous passons récupérer nos affaires de bivouac, disons adieu à notre dévoué guide et nous rendons dans une guesthouse. Nous savourons à sa juste valeur une douche chaude (mais toujours sans pression) après ces 5 jours de cheval. Puis nous nous occupons de l’intendance (lessive, courses), afin d’être prêts à repartir dès demain pour la dernière partie de notre voyage.
Nous passerons le repas du soir à la guesthouse en compagnie de jeunes gens originaire de Osh, à l’ouest du pays.

Toutes les photos sont dans l’album photos du Kirghizstan.

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Résumé des articles du Kirghizstan :

Kirghizstan – Lac Song Köl – 1ère partie

par *V* ~ Dimanche 10 août 2014

1er jour
Météo : Grand beau temps

Nous sommes fin prêts pour partir pour 5 jours à cheval autour du lac Song-Köl, l’un des joyaux du pays. N’étant pas cavaliers ni l’un ni l’autre, nous serons aidés pour une fois d’un guide.
Une voiture vient nous chercher à 9h à la guesthouse, puis nous laissons quelques affaires au CBT pour ne pas nous encombrer ni surcharger les chevaux. Nous partons ensuite en voiture en direction de Kyzart, petit village du bout du monde, situé au bout d’une route puis d’une piste bien chaotiques.

Notre guide, Aziz, est originaire de Kochkor et étudiant en langues étrangères à Bichkek. Il est guide durant les vacances scolaires pour financer ses études. Comme tous les kirghizes, monter à cheval est une seconde nature pour lui et il semble très attaché à son pays et ses traditions. Je suppose que beaucoup de jeunes en France n’ont pas une mentalité aussi « nationaliste » !

A Kyzart, nous retrouvons nos chevaux et déjeunons rapidement (soupe de mouton et très bonnes crêpes !). C’est ensuite l’heure de nous mettre en selle. Un petit « tchou » lancé aux chevaux et c’est parti.
Nous marchons un long moment dans la vallée, sous une chaleur écrasante. Nous attaquons ensuite une montée régulière dans les alpages, au milieu de jolies collines. Le paysage est totalement sauvage. Nos chevaux sont doux, plutôt lents et assez obéissants, parfait pour les néophytes que nous sommes !
A bout de 4 heures d’efforts sous un soleil de plomb, nous atteignons un col à 3400 mètres d’altitude. Le lac se dévoile enfin. C’est l’occasion de faire une pause avec un berger au milieu d’un paysage grandiose : montagnes d’un côté, collines et immensité du lac Song-Köl de l’autre côté.
Nous redescendons le col, l’occasion de constater que la descente est plus douloureuse pour le cavalier que la montée ! Puis nous suivons une vallée assez aride au milieu des vaches, moutons et chevaux, jusqu’à notre camp. Nous sommes soulagés de pouvoir enfin étirer les jambes après 5h30 passées sur le dos du cheval.

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Le camp est typique des nomades qui peuplent les rives du lac Song-Köl durant l’été : une tente mess pour la cuisine, une yourte servant de salle à manger, une ou deux autres yourtes pour les chambres, et une yourte pour les visiteurs de passage.
Nous partageons le thé avec la famille qui nous accueille. Le thé est une institution au Kirghizstan, c’est toujours la première chose que l’on vous sert avec empressement ! Le visiteur est d’ailleurs prié de ne rien faire du tout, juste de se faire chouchouter, boire et manger en quantité.

Puis nous partons nous promener au bord du lac. Le lac Song-Köl est situé à 3000 mètres d’altitude dans une vaste cuvette aux pentes douces. Il mesure environ 60 km de long, 30 km de large, et sa profondeur n’excède pas 15 mètres. Nous aurons besoin de 4 jours pour en faire le tour complet. Le lac est entouré de hauts sommets dépassant les 4000 mètres d’altitude. L’eau est gelée une grande partie de l’année. Les rives ne sont accessibles que de juin à septembre. En été, les nomades de la région sont nombreux à venir installer un jailoo, avec leurs yourtes et leurs troupeaux de chevaux et moutons.
On se sent loin, très loin. Le temps s’est arrêté, on savoure le bonheur simple d’être là.

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Après ce moment de repos, c’est l’heure de prendre le repas sous la yourte : poisson pêché dans le lac, crêpes aux oignons, tomates et concombres. Nous discutons un moment avec Aziz qui commence à apprendre le français (en plus du russe, de l’anglais et du chinois). En échange on essaye de prononcer le kirghize mais ce n’est pas gagné. La conversation tourne autour de sujets légers (comment draguer une fille…) mais aussi de choses plus sérieuses comme la situation politique en Ukraine ou les traditions kirghizes.

La température chute vite. En voyant que je grelotte de froid, la maîtresse de maison me laisse sa yourte pour dormir car il y fait plus chaud que dans la nôtre. Je suis gênée par tant de gentillesse mais évidement il est impossible de refuser tellement elle insiste ! Nous voici donc installés au chaud grâce au poêle fonctionnant au crottin de cheval séché. Chaleur et fumée âcre assurés ! Vient ensuite l’heure de goûter au koumiss, la boisson nationale : il s’agit de lait de jument légèrement fermenté (environ 2° d’alcool). Celui que l’on goûte est particulièrement fort selon Aziz mais ce n’est pas si pire que l’on pensait. On dirait du petit lait de fromage blanc qui serait resté trop longtemps au soleil… Quelques gorgées suffiront quand même amplement pour cette première dégustation…

On nous installe ensuite un matelas par terre, surmontée d’une bonne quantité de couettes. Le poêle est chargé d’un stock de combustible. Malgré la température fraîche nous n’aurons pas froid cette nuit.

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2ème jour
Météo : Beau temps puis orageux dans l’après-midi

Réveil à 7h30, bien après le soleil. Nous prenons de l’énergie au petit-déjeuner : oeuf, salade, tomates, concombres, boulgour. Il faut aller récupérer les chevaux qui sont partis plus ou moins loin pendant la nuit. En effet les chevaux sont en général laissés liberté, avec juste 2 pattes légèrement reliées par une corde pour éviter qu’ils ne galopent trop loin.
Nous nous mettons en route vers 9h, toujours sous un superbe ciel bleu. J’ai les bras bien cramés par le soleil d’hier. Des petites cloques se sont formées sous la peau, et vu l’hygiène très rudimentaire du coin, je préfère des garder des manches longues malgré la chaleur. Nous marchons sur des tapis d’edelweiss brûlées par le soleil. Et dire qu’en France cette fleur est si rare !

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Nous suivons les rives du lac Song-Köl durant 3 bonnes heures. Nous arrivons ensuite à un camp de yourtes de taille assez importante pour la pause déjeuner.

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Aziz a une cheville très enflée depuis hier soir, probablement une piqûre d’insecte qui s’est infectée. Il ne peut plus poser le pied par terre. Le premier hôpital est celui de Kochkor, à plusieurs heures de 4×4 (à supposer qu’on ait un 4×4 sous la main et que la route passe…). Il n’y a aucun réseau téléphonique, mais malgré tout son frère arrive de nulle part pour l’emmener à l’hôpital. Comment a-t-il réussi à être prévenu ? C’est la magie de la débrouillardise kirghize !

A cet instant nous pensons que notre séjour va être annulé, et que nous allons rentrer nous aussi sur Kochkor en 4×4. Mais finalement en moins de 4 heures, un autre guide arrive de nulle part (alors que le premier village doit être à 3h de route…). La miraculeuse organisation kirghize a encore frappé : jamais de problème (« niet problem » comme disent les kirghizes), que des solutions !

Pendant cette pause forcée on prend bien soin de nous évidemment : nourriture et friandise à gogo, conversation comme on peut dans un savant mélange d’anglais, russe et kirghize. Nous discutons cheval avec une jeune fille kirghize d’origine russe. Lorsqu’on lui demande si elle aime monter à cheval, elle répond en riant : « What do you think, I was born in Kyrgyzstan ». Tout l’esprit kirghize tient dans cette réponse : ici le cheval est un mode de vie !

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Vers 16h nous remontons en selle, à présent accompagnés par Nourbourout, lui aussi un jeune du coin étudiant à Bichkek en économie. La météo se fait plus menaçante. Comme souvent, l’humidité du lac créé de gros nuages dans la journée. Le tonnerre gronde au loin, on accélère car on n’a guère envie de se retrouver sous l’orage avec les chevaux. Finalement nous n’aurons droit qu’à quelques gouttes.

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Les paysages défilent, toujours aussi beaux, et au bout de 3 heures nous arrivons enfin à notre jailoo pour la nuit. Nos hôtes sont un peu décontenancés de nous voir arriver si tard. Les communications étant inexistantes près du lac, les guides n’ont pas l’habitude de réserver ; il suffit d’arriver suffisamment tôt dans l’après-midi. La maîtresse de maison se débrouille ensuite pour installer et nourrir tout le monde. Notre guide se fait donc un peu gronder, pendant qu’une petite mamie insiste pour nous apporter de l’eau chaude pour une petite toilette malgré nos protestations. En guise de salle de bain, on trouve dans les jailoo un petit réservoir d’eau avec un ingénieux système de piston en point bas, qui permet d’avoir un petit lavabo avec de l’eau « courante » à l’extérieur de la yourte.
Finalement, tout fini par rentrer dans l’ordre, et nous nous retrouvons attablés dans un gros plat de pâtes au mouton.

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Dans la soirée, des jeunes filles viennent vers moi et me demandent « husband? » en désignant Monsieur. « No, boyfriend », leur répond-je. Je comprends alors que cette question n’était pas anodine car je les vois rentrer précipitamment sous la yourte pour défaire le grand lit et le remplacer des lits séparés. Je cours vers elles et leur crie en riant « no, sorry, husband, husband »… De toute manière quand il gèle la nuit et que l’on ne s’est pas lavés depuis 5 jours, il ne risque pas de se passer grand-chose… Mais j’aime bien avoir mon radiateur humain sous la couette près de moi ;)

3ème jour
Météo : Beau temps

Encore une nuit assez fraîche passée sous la yourte mais nous avons eu chaud grâce à l’abondance de matelas et de couettes. Le ciel bleu est à nouveau de retour.

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Après un bon porridge, nous partons à travers les marécages asséchés. Un tout jeune garçon, gardant son troupeau de moutons, nous aide à traverser une rivière. Puis nous attaquons à longer toute la rive sud du lac, à travers des herbes asséchées. Les abords du lac sont habituellement plutôt secs, mais cette année est particulièrement aride. Tous les ruisseaux sont à secs, ce qui ne facilite pas la vie des nomades. L’eau du lac n’étant pas potable (trop polluée par l’élevage des animaux), il faut parcourir de nombreux kilomètres en 4×4 pour trouver une rivière et remplir des barils faisant office de réserve pour quelques jours.

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Mon cheval a faim et ne songe qu’à manger au lieu de suivre les autres au petit trot. Je fais une pause pour le contenter, mais une fois reparti il faut toute ma force pour tenir les rênes et éviter qu’il ne baisse la tête toute les 5 secondes…

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Après 5 heures de cheval, nous arrivons à un gros camp de yourtes qui sera notre point de chute pour le reste de la journée et la nuit. C’est le seul camp qui ne soit pas très « authentique » : contrairement aux autres jailoo croisés, ici les gérants tirent surtout leurs revenus du tourisme. Ils ont voulu bien faire en améliorant le confort : au lieu d’un matelas à même le sol, nous avons le droit à un lit de camp. L’expérience nous apprendra qu’un matelas au sol est en fait préférable (plus d’isolation et de confort). Malgré tout on ne peut pas critiquer cette gentille intention.

Nous déjeunons d’un poisson pêché dans le lac, puis sombrons dans le sommeil le temps d’une bonne sieste. En fin d’après-midi, nous allons nous balader autour du camp à pied et faire quelques photos. La lumière est belle, on profite du calme ambiant. Quelle chance d’être là.

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Lassés de ne boire que du thé depuis 3 jours, nous rêvons d’un grand verre d’eau fraîche. Nous demandons à nos hôtes de nous servir un peu d’eau tirée de leurs barils. Ils hésitent, ayant sans doute peur de nous « empoissonner » avec de l’eau non potable. Plusieurs personnes goûtent l’eau du bidon, et ils finissent par décider qu’elle doit être assez potable. Nous mettons quand même une pastille de chlore par précaution, mais nous sommes ravis de pouvoir enfin boire de l’eau !

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Nous dînons avec quelques autres touristes, à nouveau du poisson plus ou moins braconné dans le lac. En soirée, on fait une partie de foot avec les enfants. L’altitude nous rattrape, nous sommes vite essoufflés ! Puis les enfants nous font une démonstration de danse kirghize au son d’un antique poste de radio soviétique.
Les kirghizes sont très fiers d’exhiber pour la soirée un vieux groupe électrogène qui fait un boucan d’enfer et une odeur dégueu, mais c’est le summum du luxe dans la steppe. Je n’ose pas les décevoir et leur dire que j’aurais préféré faire sans ça ;)

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Suite du récit dans la 2ème partie.

Toutes les photos sont dans l’album photos du Kirghizstan.

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Résumé des articles du Kirghizstan :