| Date |
16 août 2012 |
| Dénivelé positif |
1015 mètres |
| Dénivelé négatif |
1355 mètres |
| Durée |
8h |
| Météo |
Grand soleil, très chaud ! |
Pour cette dernière journée de marche, on ouvre l’œil dès 6 heures du matin. On s’aperçoit que notre sac de nourriture a été dérobé et dévoré pendant la nuit par une bête très, très sauvage… sûrement un loup du Mercantour (ou un chien errant de Sospel…). Ironie du sort, on n’a jamais été embêté par les animaux depuis le lac Léman, et c’est précisément le dernier jour qu’on ne fait voler notre saucisson ! Heureusement que les commerces ne sont pas loin.
Une fois les affaires pliées, c’est donc dans une boulangerie de Sospel que l’on prend notre petit déjeuner.
Le dernier jour de notre traversée des Alpes ne nous fera pas chômer. Malgré la proximité de la mer, le relief est bien présent et 3 cols à franchir nous séparent encore de la plage…
On commence la journée par grimper sur les hauteurs de Sospel durant deux heures à l’ombre de la forêt. On a une boule au ventre de finir l’aventure, et en même temps on est très impatients d’arriver. Dans ma tête, je me dis que même si je me casse la jambe à ce moment, je finirai en rampant si il le faut. Mais quoi qu’il en soit, je serai à Menton ce soir !
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Au col du Razet, on savoure enfin une première vue sur Menton et la mer !
Un joli parcours en balcon à travers les collines nous emmène à Colla Bassa, puis on descend sur Mourga où on trouve plusieurs petites maisons d’arrière-pays.
On attaque la montée de notre dernier col, à 11 heures, sous une chaleur d’enfer et un soleil très méditerranéen ! Décidément on n’aura jamais de répit ;)
Une petite heure d’effort plus tard, on arrive au superbe belvédère du col du Berceau.
En réalité, on s’arrête tout d’abord quelques mètres avant le col, sur un replat, sans réaliser tout de suite que Menton est sous nos pieds. Ce sont les exclamations d’autres randonneurs qui éveillent notre curiosité. On jette un œil de l’autre côté du col… et là, c’est la grande claque. Pour la première fois depuis 35 jours de marche, aucune montagne ne se dresse devant nous. Juste la mer, immensité bleue s’étendant à perte de vue. C’est fini, terminé, le bout du chemin… On a du mal à réaliser.
A ce moment, on pense à beaucoup de choses, et à rien à la fois. L’envie de faire plein de choses, et en même temps de ne rien faire. Passer à autre chose, et refaire la même chose. Juste rester là, à savourer indéfiniment cet instant que l’on attend depuis longtemps… Nos yeux sont humides de joie, d’émotion, et peut-être d’un peu de fierté également. On a conscience d’avoir vécu une aventure à la fois simple, mais un peu hors du commun.
Relier le Léman à la Méditerranée était un vieux rêve de montagnard. Une occasion unique de traverser les Alpes à notre propre rythme, mètre après mètre, un col après l’autre.
Les souvenirs des paysages traversés depuis le lac Léman défilent dans nos têtes à toute vitesse : la beauté du Chablais et des Aiguilles Rouges, le calme majestueux du Mont-Blanc, le Beaufortain humide mais à l’ambiance tellement savoyarde, la Vanoise somptueuse, les premières senteurs du sud dans les Cerces et le Briançonnais, la sécheresse du Queyras, la belle austérité minérale du Mercantour…
On fait une longue pose au col, à profiter à fond de ce moment, savourer chaque centimètre du paysage, chaque seconde, chaque son, chaque odeur.
On s’attarde devant le panorama le temps de notre pause déjeuner, en compagnie de plusieurs autres GR5-istes. A chaque personne qui arrive, les mêmes exclamations fusent : wahou, c’est finiii ! La conversation s’engage alors facilement : « Alors, pour vous aussi c’est la fin ? Vous êtes partis d’où ? ». On engage la conversation avec un homme randonnant en solo, qui nous dit avoir fait tout le GR5. Ah mais nous aussi mon bon monsieur, depuis le lac Léman s’îl vous plaît ! Il nous répond qu’il vient vraiment d’enchaîner TOUT le GR5, depuis la mer du Nord. En une fois. Gloups, respect, ça remet notre petite fierté à sa place !
Deux heures d’une descente laborieuse, raide, à travers des graviers glissants, sous une chaleur d’enfer, nous emmène aux premiers signes de civilisation : le viaduc de l’autoroute, les riches maisons… et enfin… quelques mètres de plat… Menton, le bord de mer, terme de la traversée des Alpes…
On passe rapidement par la plage, afin de pouvoir toucher enfin l’eau de la mer Méditerranée ! Le retour à la réalité estivale de la Côte d’Azur est un peu difficile : foule, bruit, agitation… La montagne nous manque déjà.
Rapidement, on réalise qu’on ne souhaite pas rester plusieurs jours à faire du farniente sur la plage, d’autant plus qu’on connaît déjà la ville pour l’avoir visitée quelques années en arrière. On passe très vite à la gare pour partir en train dès le lendemain matin, et ne garder en mémoire que les beaux paysages des montagnes alpines.
Un très long escalier nous emmène en haut de la ville (encore du dénivelé à grimper !), où on trouve le camping pour planter une dernière fois notre petite tente.
La fraîcheur de la soirée est toute relative (31,6°C enregistrés sous la tente à 23 heures !). On profite quand même d’une petite visite dans le vieux Menton, d’un bon resto avec vue sur la mer, et de quelques instants sur la plage de nuit enfin au calme…
Au final cette traversée des Alpes aura été une belle aventure de près de 600 km, 65 000 mètres de dénivelé cumulé (wahou ça en jette), et autant de milliers de superbes souvenirs…
Toutes les photos sont dans l’album du GR5 De Briançon à la Méditerranée.
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Résumé des étapes de Briançon à la Méditerranée :
Et pour le début de l’aventure :
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