Retour en France

par *V* ~ Mardi 2 juin 2009. Classé dans : Japon.

J’ai quitté le pays de sushis pour retrouver celui des grenouilles. Je me réhabitue tout doucement à parler français, manger français etc. !

Ce voyage au Japon était une très belle aventure et une sacré expérience, sur le plan scientifique autant que sur le plan culturel. Moi qui, avant d’arriver ici, n’étais pas du tout fan du Japon et des clichés sushi/mangas, je suis finalement tombée sous le charme de la campagne du Tohoku et de la gentillesse de ses habitants.

Ce qui va me manquer et/ou ce qui m’a marqué :

  • l’aventure au coin de la rue, lorsqu’on ne parle pas la langue ! Même faire ses courses devient rigolo
  • les combinis (supérettes) à chaque coin de rue, tous ouverts 24h/24
  • les petits restos et la cantine de l’université, pas chers et supers bons
  • les policiers qui font la circulation dès que le moindre engin empiète de 2 centimètres sur la chaussée
  • les petits boulots : le gars qui tient une pancarte pour indiquer le resto, le gars qui tape sur un tambour à longueur de journée dans un magasin pour attirer les gens vers « LE » stand bonnes affaires, les vendeurs à l’extérieur du magasin mégaphone à la main (aïe les oreilles !)
  • le sens de l’organisation (ici on n’est jamais en retard… mais jamais en avance non plus ! Quand la réunion est à 14h, personne n’arrive avant 13h58… mais personne n’arrive à 14h01 non plus !).
  • la politesse, les « courbettes » : il y en a de différentes sortes : le simple signe de tête, la demi-révérence (on s’incline légèrement), la révérence complète (on s’incline jusqu’à ce que le haut du corps forme un angle de 90 degrés avec les jambes !). Les collègues ne me faisaient pas de courbettes pour me dire bonjour, mais ils m’appelaient avec le suffixe « -san » (-san est la marque de respect, un peu comme monsieur/madame, mais en version vraiment polie).
  • la propreté dans les rues, au travail etc.
  • la sécurité et l’honnêteté : pas de soucis pour rentrer du travail à minuit, pas d’erreurs sur le rendu de la monnaie etc.
  • les collègues qui s’inquiètent de me voir partir toute seule à Kyoto et Tokyo, veulent vérifier 10 fois mes billets de train et mes réservations d’auberges !
  • la queue pour prendre le bus ou le train : ici c’est « premier arrivé à l’arrêt de bus, premier à monter dedans ! »
  • la nourriture : super bonne mais je suis en manque de fromage, de yaourts et surtout de desserts sucrés !
  • être l’attraction dans les rues de Sendai : un jour, alors que j’attendais le bus, une petite mamie s’approche et me demande timidement dans un anglais maladroit : « Excuse me… you are not japanese ? » (bin non ma p’tite dame, étant donné ma tête j’ai du mal à passer pour une japonaise !!!). On a engagé la conversation, elle était curieuse et fort sympathique.
  • l’ambivalence : calme des gens dans la rue mais foule qui grouille, côté traditionnel (temples etc.) et côté occidental (on retrouve les mêmes chaînes de grands magasins, les mêmes grands immeubles etc.)

Ce qui ne va pas me manquer ! :

  • la météo… humide !
  • les tremblements de terre ! On a beau savoir que les bâtiments sont censés être aux normes anti-sismiques… Lorsque tout tremble, on ne fait pas trop les malins !
  • les câbles électriques de partout et l’absence de trottoir dans les petites rues
  • enlever ses chaussures pour un oui ou pour un non. Ce n’est pas vraiment pratique au travail quand on bosse dans 3 bâtiments différents ! On passe ses journées à quitter/remettre ses chaussures ! J’ai abandonné l’idée de mettre des chaussures lacées au Japon !
  • la racisme envers les chinois et coréens. La relative méfiance envers tout étranger qui s’installe au Japon pour travailler, même un français – par contre on vous fait des courbettes dès que vous êtes touriste…
  • le machisme, les femmes à la maison (bien que ce dernier point tende à disparaître)
  • les difficultés à communiquer, même anglais : difficile pour une bavarde !
  • les transports en commun de Sendai, pas assez développés à mon goût (peu de bus passé 20 heures etc.)
  • le rythme de travail au labo : il n’y a personne avant 9h du matin, et voire même plutôt 10h bien sonné. Par contre les gens restent tard. Je ne suis jamais sortie avant 20h, et la plupart du temps c’était plutôt entre 22h et minuit. Pas cool, car j’avais une heure de vélo pour rentrer chez moi. Et puis on vient parfois le samedi et le dimanche. En revanche, je ne suis pas certaine que le rendement soit énorme. J’étais la seule thésarde du bureau, les autres étaient des étudiants en Master ou Licence, ou des post-doctorants. Mais ils passent pas mal de temps à glandouiller sur Internet, trouvent toujours une excuse pour sortir faire une course, bouquinent un manga en même temps qu’ils font leur manips (et dire que moi je n’ai que des publications scientifiques à lire ;-) )… D’ailleurs sur la porte du bureau, il y avait un panneau magnétique et on doit mettre le petit aimant à notre nom, sur le lieu où on se trouve : à la maison, au bureau, au microscope, en train de faire des manips, à la cafétéria, en déplacement… ou dehors en train de faire un truc perso… normal quoi ;-)

A bientôt pour de nouvelles aventures !



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