Date	9 août 2010
Dénivelé positif	821 mètres
Dénivelé négatif	1361 mètres
Durée	10 heures
Météo	Grand soleil

Le vent m’a empêché de dormir une partie de la nuit, mais nous avons une jolie surprise au réveil ce matin. En effet, les nuages ont disparu, et le soleil nous gratifie de superbes couleurs au lever du jour. C’est l’occasion rêvée pour commencer la journée par une belle session photographique !
On pensait être seuls au col, mais deux randonneurs assez chargés passent près de nous. Ils ont visiblement bivouaqué eux aussi dans le coin. On les recroisera 2 jours plus tard près du lac d’Anterne, ils font en fait le même parcours que nous.

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Nous avions prévu une étape tranquille aujourd’hui, pour récupérer des deux premiers jours. Finalement, on poussera plus loin que prévu et ce sera la journée la plus longue !

On commence la journée par une alternance de descentes, remontées et longs replats au milieu des alpages.

En montant au col de Bassachaux, je suis distraite et je ne « sonde » pas les ruisseaux boueux avec les bâtons… Grave, très grave erreur… Je pose un pied, pouf, je m’enfonce jusqu’à mi-cuisses. Je pose le second pied pour garder l’équilibre, même sanction. Je suis enlisée, j’essaye de ne pas paniquer malgré la boue instable qui m’aspire vers le fond. Dur, dur, de relever les jambes, quand on ne peut pas prendre d’appui, et que plusieurs kilos de boue appuient sur les pieds. Je réussis à sortir au bout de quelques pas, en prenant soin de faire sortir les jambes de la boue par le même trajet que leur entrée, au lieu de soulever les pieds ; sinon, j’y aurais laissé mes chaussures…
J’ai l’air maligne à présent, avec 2 kilos de boue à chaque chaussure, et le pantalon d’une couleur marron-dégoûtant jusqu’à mi-cuisses ! J’essuie la boue du mieux possible (même si c’est peine perdue, tous les gens que je croiserai ce jour là seront morts de rire). Heureusement qu’il fait soleil, ça séchera dans la journée. Bref, plus de peur que de mal, mais c’est fou comment une ruisseau de 2 mètres de large peut pomper de l’énergie pour le traverser !

Passé cet épisode, on arrive au-dessus des pistes de ski d’Avoriaz. C’est plein de monde, de remontées mécaniques, ce n’est pas beau… Je commence à avoir une ampoule qui se forme au talon à cause de l’eau qui a finit par pénétrer dans les chaussures boueuses.

On bascule en Suisse passant par le col de Chésery et le lac Vert aux alentours de midi. On pensait se reposer et bivouaquer dans le coin, mais la foule et les pistes de ski nous incitent à continuer plus loin pour trouver un coin tranquille. La partie en Suisse est longue, plate, et relativement peu intéressante. Je prends un coup de chaud en marchant en plein soleil, décidément ce n’est pas trop ma journée.

Finalement, on décide de passer le col de Coux pour redescendre côté français. Si la montée au col se déroule relativement bien, on commence en revanche à sentir la fatigue de cette longue journée dans la descente. La dernière heure de descente fait vraiment mal aux genoux. On arrive finalement, sur les rotules, au lac des Mines d’Or vers 18h, après une longue journée de 10h de marche et pas mal de kilomètres. Le lac est accessible par la route, donc plein de monde. Heureusement, les touristes partent vite et on retrouve un semblant de calme, bien appréciable.

On profite du torrent issu du lac pour faire une belle toilette. L’eau est presque tiède, ça fait vraiment un bien fou après cette longue et chaude journée !
On dîne en admirant le calme du lac. Grande expérience culinaire ce soir : la purée en poudre avec du lait… en poudre lui aussi ! Verdict : ça marche ! C’est même moins mauvais que prévu. En tout cas, ça cale bien l’estomac !

Toutes les photos sont dans l’album du GR5 Du lac Léman au Mont Blanc.

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Résumé des étapes :

• Etape 1 : Saint Gingolph – Chalets de Bise
• Etape 2 : Chalets de Bise – Col des Mattes
• Etape 3 : Col des Mattes – Lac des Mines d’Or
• Etape 4 : Lac des Mines d’Or – Samoëns
• Etape 5 : Samoëns – Lac d’Anterne
• Etape 6 : Lac d’Anterne – Refuge de Bellachat
• Etape 7 : Refuge de Bellachat – Col de Voza
• Etape 8 : Col de Voza – Contamines

Date	8 août 2010
Dénivelé positif	1223 mètres
Dénivelé négatif	795 mètres
Durée	8 heures
Météo	Soleil et nuages

Au réveil vers 6 heures du matin, le ciel est plus nuageux qu’hier. La météo sera tout de même correcte durant la journée, même si des sommets seront cachés par les nuages.

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On met un peu de temps à plier le camp, il faut reprendre ses repères !

La journée commence par une montée assez raide au Pas de la Bosse. On dégringole ensuite sur la Chapelle d’Abondance.

On traverse le village sans s’y arrêter, à l’exception d’une pause pour prendre de l’eau. Il nous faut une bonne heure pour traverser la vallée, avant d’attaquer à nouveau une montée. On pique-nique dans les premiers mètres de montée en direction du col des Mattes.

Je ne sais pas si c’est le contrecoup de la veille, ou bien si c’est la montée assez raide dans la forêt, mais j’en bave un peu. La montée vers Sur Bayard est franchement raide ! Je finis par trouver un rythme de marche, sans être totalement à l’aise quand même. On fait une bonne pause vers les chalets des Crottes pour reprendre des forces avant la suite de la montée.

Un peu cassée, j’espère qu’on va trouver un coin pour bivouaquer près des chalets de la Torrens. Mais l’herbe n’est pas terrible et le terrain pas bien plat. Finalement, on décide de tenter le coup jusqu’au col des Mattes. Malgré une bonne dernière grimpette, courte mais raide, ce sera une bonne idée, car il y a une jolie prairie herbeuse de l’autre côté du col. Évidemment, le bivouac au col est un peu venteux, mais la météo n’étant pas franchement menaçante, on ne se fait pas trop de soucis pour la nuit.

Après avoir planté les tentes, on profite du soleil qui perce de temps en temps les nuages pour faire quelques photos. On monte en direction de la Pointe des Mattes pour admirer la vue et notre joli bivouac, perdu au milieu de nulle part. On dînera abrité du vent, derrière un chalet de berger. Quel luxe !

Toutes les photos sont dans l’album du GR5 Du lac Léman au Mont Blanc.

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Résumé des étapes :

• Etape 1 : Saint Gingolph – Chalets de Bise
• Etape 2 : Chalets de Bise – Col des Mattes
• Etape 3 : Col des Mattes – Lac des Mines d’Or
• Etape 4 : Lac des Mines d’Or – Samoëns
• Etape 5 : Samoëns – Lac d’Anterne
• Etape 6 : Lac d’Anterne – Refuge de Bellachat
• Etape 7 : Refuge de Bellachat – Col de Voza
• Etape 8 : Col de Voza – Contamines

Date	7 août 2010
Dénivelé positif	1529 mètres
Dénivelé négatif	413 mètres
Durée	6 heures
Météo	Grand soleil

Partis par le premier train de Lyon à 7h du matin, via Genève et St Maurice, c’est seulement à 12h que nous atteignons le village de St Gingolph, sur les rives du lac Léman. Coupé en deux par la frontière franco-suisse, ce village est le départ du GR5, qui traverse les Alpes (en arrivant depuis la mer du Nord !) jusqu’à la mer Méditerranée. Pour cette semaine de randonnée, nous nous contenterons modestement de le suivre jusqu’au pied du massif du Mont-Blanc.

Il est donc midi lorsque nous commençons à marcher. L’étape est longue en montée (plus de 1500 mètres à monter pour arriver dans les montagnes), il ne faut donc pas traîner ! Le sentier est bon et monte tranquillement jusqu’à Novel, ce qui est grandement appréciable pour se mettre en jambes. Les sacs à dos ne sont pas trop lourds, même si ce n’est jamais vraiment léger (12 kg au départ pour ma part, tout compris, c’est-à-dire avec les affaires, vêtements, tente, duvet etc., la nourriture pour 4 jours et 1,5 litres d’eau).

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On pique-nique à Novel, puis on attaque la longue montée en direction du col de Bise. La montée est plus rude, l’ombre de la forêt est la bienvenue, on avale assez rapidement le dénivelé jusqu’aux chalets de Neuteu. Le lac Léman se dévoile de temps à autre, on mesure avec plaisir le chemin parcouru depuis le matin.

Entre les chalets et le col, on commence tout de même à fatiguer un peu, il faut dire qu’il est 17h et que l’on est debout depuis 5h du matin. Bref, le col est finalement atteint sans encombres, un bouquetin nous tient compagnie le temps de faire quelques photos. On peut admirer la vue : d’un côté le lac Léman que nous avons longé ce matin, de l’autre côté la vallée d’Abondance pour le lendemain. Tout au fond, le Mont Blanc, notre objectif, se laisse entrevoir entre quelques nuages.

Après une petite pause, on redescend sur les chalets de Bise. La descente est courte, mais elle se ressent tout de même dans les jambes après cette longue grimpette.

On plante les tentes près des chalets de Bise, et on profite du torrent pour faire une toilette du soir, bien appréciable après cette chaude et longue journée.
On dîne en contemplant les dernières lueurs qui illuminent les Cornettes de Bise, tout en profitant d’une mini bouteille de vin rosé amené pour fêter le début des vacances !

La nuit sera sans encombres, malgré les moustiques qui m’ont dévorée le soir, et même si il est toujours difficile de trouver le sommeil après l’excitation du premier jour.

Toutes les photos sont dans l’album du GR5 Du lac Léman au Mont Blanc.

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Résumé des étapes :

• Etape 1 : Saint Gingolph – Chalets de Bise
• Etape 2 : Chalets de Bise – Col des Mattes
• Etape 3 : Col des Mattes – Lac des Mines d’Or
• Etape 4 : Lac des Mines d’Or – Samoëns
• Etape 5 : Samoëns – Lac d’Anterne
• Etape 6 : Lac d’Anterne – Refuge de Bellachat
• Etape 7 : Refuge de Bellachat – Col de Voza
• Etape 8 : Col de Voza – Contamines

Date	1 août 2010
Dénivelé positif	1200 mètres
Altitude au sommet	2857 mètres
Durée aller-retour	3h45 à la montée, 3h à la descente
Météo	Beau temps
Carte IGN	3336 OT La Mure - Valbonnais
Accès	Depuis Grenoble, suivre la direction de Vizille puis Séchilienne. Monter à St Barthélémy de Séchilienne puis l’Alpe du Grand Serre. Juste à l’entrée de la station, tourner à droite en direction du Lac Noir et Lac du Poursollet. Se garer au parking de Combe Oursière.

Le Taillefer est avant tout une histoire de cailloux.
Au programme de cette journée, c’est donc une montée au Taillefer, sommet culminant de ce massif du même nom, qui nous attend.
La montée classique se fait par le lac Fourchu, mais y étant déjà allée, je choisis un autre itinéraire, peut-être un peu plus sportif, par le lac de Brouffier et le Pas de la Mine. Le départ a lieu à 1700 mètres d’altitude. La montée commence rudement dans la forêt, mais la pente s’adoucit bientôt. On sort très rapidement du dessous des arbres et on aperçoit déjà un beau panorama sur la Chartreuse et le Vercors. Après avoir contourné une bosse, on devine bientôt le lac de Brouffier. Petite erreur d’itinéraire, il ne faut pas passer par le lac (je m’apercevrais plus tard que c’est cependant possible, bien que non indiqué sur la carte). On est quitte pour un demi-tour, afin de rejoindre le sentier qui fait une très jolie large courbe sous la crête de Brouffier. Une petite pause goûter, puis c’est reparti pour le Pas de la Mine, sans difficulté particulière.

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Le chemin monte ensuite sur une croupe herbeuse, puis passe sur la crête, jusqu’à rejoindre la Croix du sergent Pirelli. De là, les choses sérieuses commencent. La crête est plus effilée, et le sentier passe légèrement dessous. Sans être très exposé, le chemin est quand même bien étroit et la pente est quand assez raide, mais ça passe sans mettre les mains.

Cette difficulté est passée sans encombre, et le sentier en crête devient alors plus large au niveau du Petit Taillefer, avec ses rochers très rouges : on se croirait sur la planète Mars !

Le chemin descend légèrement jusqu’au Col du Grand Van. Des névés sont encore présents ici et là. Il suffit alors de remonter le sentier dans les cailloux qui mène enfin au sommet… Enfin, « il suffit » est un bien grand mot, car je suis à court de carburant et ces derniers mètres sont bien longs à franchir. Bref, on arrive tant bien que mal au large sommet, marqué d’une originale sculpture en fer. La vue est bouchée par quelques nuages mais elle reste magnifique et récompense amplement les efforts du jour : toutes les falaises du Vercors sont visibles, la Chartreuse, Belledonne, les Ecrins, jusqu’au Mont Blanc qui se cache derrière les nuages dans le fond.

C’est le lieu idéal pour une pause pique-nique bien mérité !

Mais le ciel se couvre et l’orage annoncé pour la soirée semble se préparer, et il est l’heure de redescendre par le même sentier. Etourderie ou malchance, impossible de trouver le sentier qui traverse le pierrier. Solution : traverser en « hors sentier » ce pierrier pas très impressionnant mais un peu « croulant », avec quelques schistes instables, en essayant de limiter le nombre de kilos de cailloux qui tombent sous nos pas. On a connu plus cool comme début de descente !

Bref, le col du Grand Van est tout de même rejoint, et le reste de la descente se déroulera sans autre incident, malgré des genoux un peu douloureux sur les derniers mètres.

Et voilà, encore un sommet à marquer d’une petite croix « Fait » sur la carte, avec de beaux souvenirs pleins la tête !

Quelques photos en plus sont dans l’album du Taillefer.