Archives de la Catégorie 'Japon'

Japon : épilogue

par *V* ~ Mercredi 11 novembre 2009

Mon séjour de 2 mois au Pays du Soleil Levant est achevé depuis déjà longtemps, mais je viens seulement de terminer (enfin) de trier mes photos et de raconter la fin de mes aventures !

Pour éviter d’avoir à parcourir toutes les archives, vous pouvez aller voir l’album photo du Japon, qui regroupe toutes les photos présentées sur le blog et bien d’autres encore : Sendai bien sûr où je suis restée 2 mois, mais aussi Kyoto et ses magnifiques temples (mon coup de coeur !), Tokyo, Matsushima, la saison des cerisiers en fleurs etc.

Cliquez sur les photos pour les agrandirphoto japon kyoto fushimi inari toriis rouges

Si vous êtes intéressés par les visites, les articles suivants regroupent le résumé des mes « péripéties touristiques » :

photo japon kyoto gion yasaka

Enfin la catégorie Japon regroupe tous les articles sur ce séjour.

Il n’est pas impossible que je retourne au Japon pour le travail, un jour au l’autre… Croisons les doigts !

Bonne lecture !

photo japon kyoto geishas

Retour en France

par *V* ~ Mardi 2 juin 2009

J’ai quitté le pays de sushis pour retrouver celui des grenouilles. Je me réhabitue tout doucement à parler français, manger français etc. !

Ce voyage au Japon était une très belle aventure et une sacré expérience, sur le plan scientifique autant que sur le plan culturel. Moi qui, avant d’arriver ici, n’étais pas du tout fan du Japon et des clichés sushi/mangas, je suis finalement tombée sous le charme de la campagne du Tohoku et de la gentillesse de ses habitants.

Ce qui va me manquer et/ou ce qui m’a marqué :

  • l’aventure au coin de la rue, lorsqu’on ne parle pas la langue ! Même faire ses courses devient rigolo
  • les combinis (supérettes) à chaque coin de rue, tous ouverts 24h/24
  • les petits restos et la cantine de l’université, pas chers et supers bons
  • les policiers qui font la circulation dès que le moindre engin empiète de 2 centimètres sur la chaussée
  • les petits boulots : le gars qui tient une pancarte pour indiquer le resto, le gars qui tape sur un tambour à longueur de journée dans un magasin pour attirer les gens vers « LE » stand bonnes affaires, les vendeurs à l’extérieur du magasin mégaphone à la main (aïe les oreilles !)
  • le sens de l’organisation (ici on n’est jamais en retard… mais jamais en avance non plus ! Quand la réunion est à 14h, personne n’arrive avant 13h58… mais personne n’arrive à 14h01 non plus !).
  • la politesse, les « courbettes » : il y en a de différentes sortes : le simple signe de tête, la demi-révérence (on s’incline légèrement), la révérence complète (on s’incline jusqu’à ce que le haut du corps forme un angle de 90 degrés avec les jambes !). Les collègues ne me faisaient pas de courbettes pour me dire bonjour, mais ils m’appelaient avec le suffixe « -san » (-san est la marque de respect, un peu comme monsieur/madame, mais en version vraiment polie).
  • la propreté dans les rues, au travail etc.
  • la sécurité et l’honnêteté : pas de soucis pour rentrer du travail à minuit, pas d’erreurs sur le rendu de la monnaie etc.
  • les collègues qui s’inquiètent de me voir partir toute seule à Kyoto et Tokyo, veulent vérifier 10 fois mes billets de train et mes réservations d’auberges !
  • la queue pour prendre le bus ou le train : ici c’est « premier arrivé à l’arrêt de bus, premier à monter dedans ! »
  • la nourriture : super bonne mais je suis en manque de fromage, de yaourts et surtout de desserts sucrés !
  • être l’attraction dans les rues de Sendai : un jour, alors que j’attendais le bus, une petite mamie s’approche et me demande timidement dans un anglais maladroit : « Excuse me… you are not japanese ? » (bin non ma p’tite dame, étant donné ma tête j’ai du mal à passer pour une japonaise !!!). On a engagé la conversation, elle était curieuse et fort sympathique.
  • l’ambivalence : calme des gens dans la rue mais foule qui grouille, côté traditionnel (temples etc.) et côté occidental (on retrouve les mêmes chaînes de grands magasins, les mêmes grands immeubles etc.)

Ce qui ne va pas me manquer ! :

  • la météo… humide !
  • les tremblements de terre ! On a beau savoir que les bâtiments sont censés être aux normes anti-sismiques… Lorsque tout tremble, on ne fait pas trop les malins !
  • les câbles électriques de partout et l’absence de trottoir dans les petites rues
  • enlever ses chaussures pour un oui ou pour un non. Ce n’est pas vraiment pratique au travail quand on bosse dans 3 bâtiments différents ! On passe ses journées à quitter/remettre ses chaussures ! J’ai abandonné l’idée de mettre des chaussures lacées au Japon !
  • la racisme envers les chinois et coréens. La relative méfiance envers tout étranger qui s’installe au Japon pour travailler, même un français – par contre on vous fait des courbettes dès que vous êtes touriste…
  • le machisme, les femmes à la maison (bien que ce dernier point tende à disparaître)
  • les difficultés à communiquer, même anglais : difficile pour une bavarde !
  • les transports en commun de Sendai, pas assez développés à mon goût (peu de bus passé 20 heures etc.)
  • le rythme de travail au labo : il n’y a personne avant 9h du matin, et voire même plutôt 10h bien sonné. Par contre les gens restent tard. Je ne suis jamais sortie avant 20h, et la plupart du temps c’était plutôt entre 22h et minuit. Pas cool, car j’avais une heure de vélo pour rentrer chez moi. Et puis on vient parfois le samedi et le dimanche. En revanche, je ne suis pas certaine que le rendement soit énorme. J’étais la seule thésarde du bureau, les autres étaient des étudiants en Master ou Licence, ou des post-doctorants. Mais ils passent pas mal de temps à glandouiller sur Internet, trouvent toujours une excuse pour sortir faire une course, bouquinent un manga en même temps qu’ils font leur manips (et dire que moi je n’ai que des publications scientifiques à lire ;-) )… D’ailleurs sur la porte du bureau, il y avait un panneau magnétique et on doit mettre le petit aimant à notre nom, sur le lieu où on se trouve : à la maison, au bureau, au microscope, en train de faire des manips, à la cafétéria, en déplacement… ou dehors en train de faire un truc perso… normal quoi ;-)

A bientôt pour de nouvelles aventures !

3 jours de conférence à Tokyo

par *V* ~ Lundi 25 mai 2009

Tokyo, le retour ! J’ai la chance qu’une conférence en anglais sur mon domaine de recherche se déroule dans la capitale nipponne lors de mon séjour au Japon. Oui, la vie de thésarde n’est pas toujours très dure à supporter ;-) Mon chef japonais, un autre collègue japonais et moi-même sommes donc partis 3 jours à Tokyo.

Nous arrivons à Tokyo jeudi soir, veille de la conférence. Pour l’occasion, mon chef nous a réservé des chambres dans un hôtel japonais fréquenté plutôt par les « locaux », ce qui me change des auberges plutôt internationales où j’étais lors de mon dernier séjour.
Première surprise le lendemain matin : petit déjeuner japonais, c’est-à-dire riz, soupe miso etc… Oups, dur dur le riz le matin !
Arrivés à la conférence, nous nous apercevons que nous sommes finalement moins nombreux que prévu. En effet, en raison du risque de grippe A, une partie des participants a annulé le voyage. Les conditions d’hygiène sont strictes : lavage des mains avant d’entrer dans la salle et port du masque obligatoires (étant allergique aux élastiques, je suis dispensée de ce dernier point – ouf !).
Après une grosse journée de conférence, mon chef, accompagné de quelques collègues, m’emmène dans un restaurant assez chic du quartier d’affaires de Tokyo. Fidèle à sa réputation de gastronome, mon chef commande quasiment toute la carte ! Et nous nous retrouvons donc à partager une bonne vingtaine de plats, et autant de bouteilles, à 8 personnes ! Un vrai gueuleton banquet ! Nous avons arrêté juste avant de nous faire exploser le ventre… Et mon chef m’a confié le lendemain avoir eu un début d’indigestion pendant la nuit ; à dire vrai, je n’en étais pas loin non plus ;-)

Samedi, second jour de conférence. Cette fois-ci, une partie des conférences a lieu en japonais. Il est assez inutile que j’y assiste vu mon faible niveau en japonais. J’en profite pour m’éclipser l’après-midi en compagnie de 2 autres personnes. Nous passons l’après-midi dans le quartier du port de Tokyo et sur l’île artificielle d’Odaiba. Nous faisons tout d’abord un tour en bateau pour admirer la baie de Tokyo et le Rainbow Bridge.

Cliquez sur les photos pour les agrandir

photo japon tokyo rainbow bridge

photo japon tokyo rainbow bridge

photo japon tokyo docks

Puis nous nous rendons sur l’île d’Odaiba en métro aérien, super pour apprécier la vue. Nous nous baladons sur l’île, autour du musée de la marine, puis dans un centre accueillant une exposition auto et nous montons admirer la vue sur la baie depuis l’immeuble de la Fuji Television.

photo japon tokyo fuji television tv immeuble building

Samedi soir a lieu le dîner-banquet de la conférence. Nous sommes environ 200 personnes… dont 198 hommes et 199 asiatiques ! Je suis la seule occidentale et la seule autre femme est une thaïlandaise, d’ailleurs fort sympathique. Autant dire que je ne passe pas inaperçue !!! Tout le monde veut me dire un mot, savoir pourquoi je suis ici etc. Je discute un bon moment avec la seule autre femme de la conférence (entre femmes, il faut bien se serrer les coudes dans ce milieu macho !). Le monde est petit, car cette dame connaît très bien la France et a travaillé dans la même entreprise savoyarde où j’avais effectué mon stage de fin d’études. On sympathise et elle me propose à demi-mot de la recontacter pour un poste, lorsque j’aurai terminé mon doctorat. C’est un bon contact pour passer quelques temps en Thaïlande après la thèse !

Dimanche : c’est une journée libre, mais malheureusement la météo est trèèès maussade (comme trop souvent depuis 2 mois !). Il pleut assez fort et ce temps risque de durer toute la journée. J’avais prévu d’aller visiter Kamakura, ville située à une cinquantaine de kilomètres de Tokyo et remplie de beaux temples. J’avoue que je suis moyennement motivée pour les visites de temples sous la pluie. Une autre idée était d’aller jusqu’au pied du Mont Fuji, que je n’ai pas encore pu apercevoir en raison de la faible visibilité depuis Tokyo. Mais mes collègues m’en découragent, m’assurant que même au pied de la montagne, je risque de ne pas apercevoir le sommet sous les nuages…
Finalement, je déambule un moment dans Ginza, puis je reprends le shinkansen pour Sendai.

Plus de photos dans l’album photo du Japon.

Nouvelles gastronomiques

par *V* ~ Jeudi 21 mai 2009

Mon chef japonais aime la bonne bouffe, c’est un fait, il ne s’en cache pas. Il est particulièrement amateur de spécialités gastronomiques européennes en française. J’ai pu tester sa culture là-dessus, il ne bluffe pas, il en connaît vraiment un rayon. Il a donc décidé de nous emmener, quelques collègues et moi-même, dans une brasserie française de Sendai. J’étais un peu dubitative sur l’appellation « brasserie française ». Cependant mes a prioris se sont révélés assez faux. En effet, à quelques exceptions près, c’était une vraie bonne brasserie bien de chez nous ! J’aime beaucoup la nourriture japonaise, mais après 6 semaines au Japon, je n’étais pas fâchée de retrouver quelques saveurs connues.

En plus des différences de saveurs proprement dites, on a également pu comparer les différences d’habitudes au niveau de la diversité des plats. En effet, les japonais ont l’habitude de manger plein de petits plats différents, au contraire des français qui se contentent d’une petite entrée et d’un gros plat principal. Cela a donné lieu à quelques mésaventures. En effet, on a commencé par partager différents pâtés, de la salade lyonnaise, des tripes et des escargots. D’ailleurs sur ce point, les escargots n’étaient pas dans leur coquille, mais dans une soupière remplie de beurre fondue, persillade et lardons. Mais j’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé les escargots en question, c’est ballot hein ! Je soupçonne le cuisinier de ne pas les avoir mis, peut-être même volontairement (car il faut avouer que les japonais n’avaient pas l’air très emballés à l’idée de manger des escargots…). Bref, les entrées étaient donc bien chargées, et je n’arrêtais pas de répéter : « stop, je laisse de la place pour la suite ». La suite en question était un steak avec un tas respectable de frites, je n’étais pas étonnée. Mais les japonais ont trouvé le plat énoooorme, et ont soudainement compris pourquoi je trouvais les entrées trop consistantes ! Du coup, on a tous eu un peu de mal à finir notre assiette !

La seule différence par rapport à un vrai resto français était au niveau des desserts. Les japonais mangent peu ou pas de dessert, le seul plat sucré qu’on trouve au restaurant est de la glace (en général à la vanille…). Je me réjouissais de pouvoir manger du sucré, voire peut-être même un bout de fromage. Bin raté. La carte, qui était pourtant très vaste pour le salé, ne proposait en tout et pour tout que 4 desserts :
- de la glace à la vanille. Ben voyons. Pas spécialement une spécialité française !
- du flan à la noix de coco. Pas très français non plus à ma connaissance, à part dans les quartiers chinois !
- du gâteau au chocolat : ah ouf
- de la tarte à l’abricot : ah, re-ouf !

Après ce bon repas de jeudi, on est revenu à des spécialités plus locales le lendemain. Un tournoi de sport avait lieu à l’université pendant la journée. L’équipe de notre labo a gagné (pas grâce à moi, il faut avouer…), on a donc fêté ça autour d’un bon barbecue le soir. Mes collègues ne tiennent pas à l’alcool, et la fatigue du sport de la journée n’a pas arrangé les choses ! Au bout de 2 bières, tout le monde était bien guilleret (pour ne pas dire plus). A 22 heures, les seuls encore debout étaient un autre étudiant étranger et moi-même ! Les japonais ont les mêmes jeux débiles que les français, dans le genre : concours à qui boira le plus vite la canette de bière. Il y a certaines « constantes » qui semblent universelles à travers le monde ! ;-)

Gastronomie japonaise

par *V* ~ Mardi 12 mai 2009

J’aime bien la nourriture japonaise. Je n’avais jamais beaucoup goûté avant de venir au Japon, mais je trouve les plats bons, pas gras, et assez équilibrés en général. La cantine du campus est délicieuse et vraiment pas cher : on y mange à s’en faire exploser le ventre pour l’équivalent de 3 à 4 euros. Cependant quelques saveurs me manquent quand même à la longue.

Ici, les japonais n’ont pas vraiment notion d’entrée-plat-fromage-dessert. On mange plein de petits plats en même temps, dont invariablement le riz et la soupe miso bien sûr ! La soupe est souvent accompagnée d’algues (oui-oui, moi aussi j’ai dit beurkkk la première fois, mais en fait c’est très bon, on dirait de la salade en meilleur !). Mais le repas s’arrête aux plats principaux. Il n’y a pas de fromages, pas de yaourts, et très rarement des fruits. Même en magasin, il est difficile d’en trouver. Le seul paquet de fromage que j’ai trouvé est d’ailleurs un paquet de « Kiri » avec un beau drapeau français dessiné sur l’emballage. Mouais, question fromage français on fait mieux quand même ! Quant aux restaurants traditionnels japonais, ils ne proposent tout simplement pas de desserts dans leur carte. Tout juste trouve-t-on parfois une boule de glace vanille pour les enfants…. et c’est tout !

Or, *miracle* ce week-end j’ai trouvé des yaourts ! J’ai dévalisé le rayon !!! Enfin, dévalisé est un bien grand mot, il n’y avait que 2 paquets qui trainaient. L’épicier devait être content de s’en débarrasser ! D’ailleurs je suis retournée dans l’épicerie depuis et le rayon n’a toujours pas été ré-approvisionné en yaourts… et je soupçonne qu’il ne le sera pas avant longtemps ;-)