Les Rouies

par *V* ~ Dimanche 6 juillet 2014. Classé dans : Alpinisme & Escalade, Montagne.

Date 5-6 juillet 2014
Cotation PD- / II
Altitude au sommet 3589 mètres
Dénivelé positif 1er jour : 780 mètres
2ème jour : 1160 mètres
Durée aller-retour 1er jour : 2h
2ème jour : 4h15 pour le sommet, 10h en tout
Carte IGN 3436 ET Meije - Pelvoux - Parc National des Écrins
Topo Lien vers Camptocamp
Météo 1er jour : Nuageux
2ème jour : Beau
Accès Depuis Grenoble, rejoindre la Chapelle en Valgaudemar, puis continuer jusqu'au parking du Chalet du Gioberney


La météo est plutôt mitigée en ce début juillet, mais nous tentons quand même notre chance pour une course glaciaire. Direction le Valgaudemar, une vallée des Ecrins que nous connaissons peu, sauf pour y avoir fait une jolie rando au col de Vallonpierre à l’automne dernier.

Une fois n’est pas coutume, nous partons tard dans la matinée et arrivons au chalet du Gioberney à l’heure du pique-nique.
Nous attaquons la montée dans le très beau cirque glaciaire du Gioberney. Des ruisseaux coulent de partout, l’ambiance est belle. La montée est bien régulière, il ne nous faut que 2 heures pour faire les 800m de dénivelé jusqu’au refuge du Pigeonnier.

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On fait quelques exercices d’encordement et on révise le mouflage. Le refuge étant archi-plein, on se débrouille comme on peut pour installer des matelas supplémentaires par terre : sous les lits pour les moins claustrophobes, au milieu des couloirs, tout est bon pour avoir une petite place ! Les gardiens, très sympas, nous expliquent l’approche et l’itinéraire du lendemain.
Après un très bon repas (refuge à recommander !), on observe une dernière fois le ciel. La météo est plutôt bouchée, les sommets sont dans les nuages. Un court créneau du beau temps est prévu pour demain matin avant le retour de la pluie, on espère que la météo aura raison ! On se couche tôt, sans trop d’espoir pour le lendemain car les nuages semblent bien accrochés… J’ai habituellement l’habitude de dormir comme une masse en refuge, mais cette fois-ci la nuit sera plutôt mauvaise et très courte…

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Le réveil sonne à 3h40. Bonne surprise, le ciel est bien clair et les sommets dégagés. Après un bon petit déjeuner, on se met en marche à 4h30. Il fait encore nuit, on traverse des zones rocheuses et une moraine à la lueur de nos lampes frontales. Au bout d’une petite heure, on atteint des névés au pied d’un couloir. On s’équipe à la lueur des premiers rayons de soleil, en compagnie de plusieurs autres cordées. C’est notre deuxième course en cordée autonome, « surveillés » par quelques collègues du CAF, histoire de prendre confiance et de mettre en application nos connaissances.

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La température est douce, on craignait que le regel soit très mauvais mais finalement les conditions de neige seront excellentes ! La neige est dure, on cramponne facilement et efficacement. On remonte une longue pente de plus en plus raide. Une fois n’est pas coutume, je prends vraiment du plaisir à cramponner dans des pentes un peu raides.

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En haut de cette pente, l’itinéraire se sépare en deux. Nous avons alors le choix entre un couloir étroit et plus raide, ou une vire un peu moins raide. Le petit couloir me tente franchement, ça m’a l’air bien sympathique ! Mais le gardien du refuge nous a informé que son ascension faisait faire un détour, et rallonger le parcours de 30 minutes. Je préfère donc garder mes forces et on s’engage plutôt dans la vire le long des rochers. Finalement cette petite vire est bien raide elle aussi, on finit par une pente avec un bon 35° en neige dure.

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Après un long faux-plat montant, on débouche enfin sur un très beau plateau glaciaire, inondé de soleil. La température augmente brutalement, il n’y a pas un souffle de vent, on quitte rapidement la veste pour ne garder qu’une fine couche de vêtements. Il est rare d’avoir une température aussi douce à plus de 3000 mètres d’altitude, on a vraiment de la chance avec ce beau créneau météo. Le paysage est magnifique, on fait une petite pause en admirant le décor de haute-montagne.

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On se remet en route pour traverser le glacier, et la rimaye est vite atteinte. On la traverse prudemment car la neige ramollit très vite. On raccourcit notre encordement pour franchir la dernière dernière pente, courte mais bien raide. La neige est très molle ; les grosses marches tracées limitent toute chute dangereuse mais ne facilitent pas la tâche ! Après 15 minutes passées à brasser, on atteint enfin le sommet, à près de 3600 mètres d’altitude. La vue à 360° est magnifique même si quelques nuages bouchent un peu le paysage à l’ouest. Un petit vent frais nous oblige à remettre la veste, mais la température reste très douce. On prend le temps d’admirer tous les sommets des Ecrins, notamment le Gioberney où nous étions il y a 15 jours.

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Il ne reste plus qu’à redescendre par le même itinéraire, alors que quelques nuages apparaissent. La neige ramollit vite, et les pentes raides sont rapidement franchies, heureusement car il faut quand même avaler 2000 mètres de dénivelé négatif…

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On est attentifs pour rejoindre le couloir, puis on se laisse glisser tranquillement dans les névés. On rejoint enfin le refuge à l’heure du pique-nique. C’est l’occasion de faire une bonne pause. Puis on se remet en marche pour la dernière descente, toujours avec un bon rythme : 1h20 pour 800 mètres de dénivelé, ce n’est pas si mal après cette bonne journée ! Le ciel s’est à nouveau couvert, mais on est épargnés par la pluie, et on pourra même savourer une petite bière bien méritée à la terrasse du bar.

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Voilà encore une très belle sortie, avec des conditions météo inespérées et exceptionnellement bonnes !

Toutes les photos dans l’album photos des Rouies.



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