Archives de la Catégorie 'Alpinisme & Escalade'

Arêtes des Dents du Loup

par *V* ~ Samedi 31 août 2019

Date 31 août 2019
Cotation AD / II / 4b
Altitude maxi 2375 mètres
Dénivelé positif Approche : 900 mètres
Voie : 200 mètres
Durée aller-retour Approche : 1h45
Voie : 3h
Carte IGN 3335 OT Grenoble - Chamrousse - Belledonne
Topo Lien vers Camptocamp
Météo Soleil
Accès Depuis la vallée du Grésivaudan, passer par Domène, Revel, Freydières, puis remonter la route forestière jusqu'au parking de Pré Raymond


Une fois n’est pas coutume, nous allons tester si les massifs grenoblois sont aussi beaux que les savoyards. La météo annonce des orages pour l’après-midi, le réveil sonne donc à 4h30 et nous quittons la maison à 5h. Nous retrouvons en cours de route Cédric, guide et cousin, pour une journée de grimpe en famille.

Nous partons du parking à 6h30, alors que le soleil n’est pas encore levé. C’est que les jours raccourcissent déjà vite à cette saison. La montée raide nous échauffe, puis les lacets sous le lac du Crozet nous permettent d’admirer les premiers rayons sur la Chartreuse.

photo montagne alpes escalade grande voie alpinisme belledonne aretes dents du loup


On arrive rapidement au lac du Crozet, et on bifurque vers la gauche pour prendre un petit sentier plus sauvage. On marche au milieu des myrtilles, c’est la pleine saison ! Nous voyons bien les Dents du Loup dont nous allons parcourir les arêtes.

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On garde un bon rythme et il ne nous faut que 1h45 pour monter les 900 mètres de dénivelé jusqu’au pied de la face en papotant. Les bouquetins nous montrent le chemin à suivre. 15 minutes pour s’équiper et c’est parti !
Nous nous encordons tandis que Cédric grimpe à côté de nous, en libre, pour nous surveiller et nous donner de bons conseils.

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Je démarre en second puis prend la tête de cordée pour la fin de la montée de la première dent qui me fait un peu couiner entre 2 coinceurs à poser. On atteint ensuite l’arête assez aérienne où il faut parfois se dresser sur le fil.

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Après un rappel un peu compliqué à négocier, on attaque la jolie montée de la deuxième dent, et une arête courte, facile et très jolie (mains sur le fil, pied sur de bonnes vires).

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Encore un rappel puis Cédric reprend la tête pour attaquer la 3ème Dent. C’est plus vertical, difficilement protégeable et le rocher n’est pas terrible. Mais finalement on trouve de bons gradins dans la moitié gauche de la face et on grimpe avec plaisir.

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Après quelques mètres sur l’arête on trouve le 3ème et dernier rappel qui nous amène à un petit collet.

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De là, on rebascule facilement sur le lac du Loup et on retrouve un bon sentier.

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Après un petit pique-nique, il ne reste plus qu’à descendre sur le bon sentier, non sans croiser de très nombreuses familles montant au lac du Crozet.
C’était une belle sortie pour s’entrainer à ce genre de terrain varié (longueurs, arête, désescalade, rappels), mais presque trop courte !

Pic de Jallouvre – Arête des Bouquetins

par *V* ~ Dimanche 25 août 2019

Date 25 août 2019
Cotation PD / I / 3b
Altitude au sommet 2408 mètres
Dénivelé positif Approche : 400 mètres
Voie : 400 mètres
Durée aller-retour Approche : 45 minutes
Voie : 4h
Descente : 1h45
Total pauses comprises : 7h30
Carte IGN 3430 ET La Clusaz - Grand Bornand
Topo Lien vers Camptocamp
Météo Grand soleil
Accès Départ du col de la Colombière

La tradition commençant à partir deux fois, le dernier week-end d’août est désormais le RDV de la traditionnelle course d’arête dans les Aravis. L’arêtanniversaire, puisque c’est son nom, consiste donc à me faire lever à une heure indécente le week-end de mon anniversaire (c’est à dire : avant 10h du matin), pour aller grimper une arête qui me trotte dans la tête depuis longtemps.

Cette année, ce sera donc l’arête des Bouquetins, qui nous faisait de l’oeil depuis que nous avions parcouru la voie des Cristaux en 2013. N’ayant que très peu d’expérience à l’époque nous n’avions fait que la voie des cristaux, mais cette voie et l’arête des bouquetins peuvent très bien s’enchaîner à la journée pour une cordée plus rapide.

Au départ du col de la Colombière, on monte efficacement jusqu’à la rampe de sortie de la via ferrata du pic de Jallouvre
On remonte les câbles de la via, on serpente entre quelques rochers, puis on attaque par une dalle (le crux de la voie est peut-être d’arriver à se motiver pour faire de la dalle en grosses après des mois sans escalade !).

photo montagne alpes escalade grande voie aravis pic jallouvre arete bouquetins



Ensuite on enchaîne les passages de grimpe assez variés : des ressauts faciles à passer, quelques cheminées un peu renfougne, un peu de marche sur l’herbe entre les sections de grimpe. Alors que je m’engage dans une petite cheminée, je vois une énorme pierre arriver au-dessus de moi. Je me jette sur la gauche de la cheminée, en priant pour que la pierre touche la falaise avant ma tête et se fracture en petits morceaux. Pas de bol, elle me file droit dessus, mais choisi le chemin de droite. Je l’entends bien siffler à mon oreille et tomber plus bas, j’attends quelques secondes… Ouf tout va bien, à part mon rythme cardiaque qui a du doubler sous l’effet du stress ! Conclusion : toujours se dire que quand il y a un pierrier au pied d’une cheminée, les pierres en question ne sont pas arrivées là par hasard même si le rocher paraît sain !

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L’arête en elle-même est finalement assez courte (grosso modo : 1/3 de la course), dommage, moi qui m’attendait à une vraie course d’arête tout du long. Mais cette arête est trop jolie, gazeuse sans être trop impressionnante, facile (plutôt de la rando avec les mains que de l’escalade), très facile à protéger avec ses nombreux becquets. On pose quelques coinceurs pour s’amuser (les enlever quand ils sont bien coincés est nettement moins amusant).
En plus, on a des spectateurs avec les randonneurs qui sont montés au Pic de Jallouvre. Il fait très beau, on prend notre temps de savourer cet endroit très photogénique, ainsi que la belle vue sur les Aravis et le Mont Blanc.

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Au sommet on savoure encore la vue sur toute la Haute-Savoie : Aravis, Léman, Mont Blanc, massifs suisses… La vue porte loin. Quel changement par rapport à la Touchétie où nous étions il y a seulement une semaine ! Ce sont toujours des montagnes, mais la densité de population n’est pas la même !

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Une fois arrivé au sommet du Jallouvre, la journée n’est pas terminée ! Il faut d’abord redescendre une portion un peu casse pattes, contourner le pic en face nord-ouest par une jolie vire, puis traverser l’arête du col du rasoir qui porte délicieusement bien son nom !
La partie la plus pénible commence alors : descendre le col du rasoir, un vaste pierrier croulant où le chemin n’existe guère. Finalement, ça passe plus facilement que prévu. On commence par longer la falaise le plus longtemps possible en suivant une vague sente, sans se laisser tenter par les dalles sous nos pieds (tentantes car moins raides mais visiblement très glissantes car recouvertes de petits cailloux qui glissent… on a vu des randonneurs qui semblaient bien mal à l’aise dedans). Attention aux randonneurs en dessous, il faut essayer de se décaler pour ne pas faire tomber les pierres sur les voisins…
Ensuite il ne reste plus qu’à tracer « droit dedans », mais finalement le pierrier se prête assez bien à la descente en ramasse, et ça descend vite et sans effort ! Au pied du pierrier, on retrouve le bon sentier que l’on a emprunté à l’aller, et qui nous ramène sans autre aventures à la voiture.

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Le meilleur moment de la journée peut alors commencer : enlever les grosses, et refaire le plein de calories avec une bonne coupe de glace au Grand Bornand.

C’est la première fois qu’on fait une voie où il faut autant se protéger soi-même, c’était assez ludique, et le rocher s’y prête très bien : on trouve toujours de quoi mettre une sangle, et les nombreuses fissures permettent d’utiliser à peu près toutes les tailles de coinceurs. Du coup, malgré la facilité de la voie, on a posé régulièrement des protections, ce qui explique sans doute l’horaire très long. Peu importe car l’objectif du jour n’était pas d’aller vite, mais plutôt de s’entraîner sur ce type de terrain. En ce sens, la journée est réussie, on estime ne pas avoir fait trop de bêtises !

On s’attendait à avoir moins de spits. Finalement, la grande majorité des pas un peu « durs » sont protégés. D’ailleurs, les spits ne passent pas toujours par l’itinéraire le plus facile. Au final on a utilisé que 2 spits. Le reste du temps, on a essayé de protéger en utilisant le rocher (c’était parfois faisable à quelques cm du spit en question), ou en prenant une variante plus facile que l’itinéraire suggéré par le spit. On a tout fait en corde tendue, en s’arrêtant parfois pour que le second « ravitaille » le premier en matériel, ou pour improviser un mini relai au-dessus des quelques passages clés.

Au final on n’a pas vu de bouquetins dans le voie (juste une famille dans la descente du col du Rasoir). Le nom de la voie est une publicité mensongère ! En revanche, un très beau couple de gypaètes nous a longtemps tourné autour, presque frôlé, des instants magiques ! Les parapentistes étaient nombreux également à nous frôler, tellement près qu’on entendait distinctement le bipbip du variomètre. Bref, ce n’était pas l’arête des Bouquetins, mais plutôt l’arête des oiseaux en tous genre ! Dommage qu’un oiseau bruyant appelé Drône ait gâché le calme…

Toutes les photos de cette belle journée sont dans l’album photos de l’arête des bouquetins.

Bishorn

par *V* ~ Dimanche 23 juin 2019

Date 22 et 23 juin 2019
Cotation F
Altitude au sommet 4153 mètres
Dénivelé positif 1er jour : 1600 mètres
2ème jour : 900 mètres
Durée aller-retour 1er jour : 4h
2ème jour : 3h15 du refuge au sommet, 9h en tout.
Carte Carte suisse, à trouver...
Topo Lien vers Camptocamp
Météo 1er jour : brouillard
2ème jour : tempête de ciel bleu, assez chaud.
Accès Depuis la France (Chamonix par exemple), rejoindre Martigny, prendre la route du Valais et monter au village de Zinal. Se garer sur la gauche du village, un peu avant le grand parking du fond.


Nos vacances en Valais l’été dernier nous avaient donné envie de revenir avec les crampons. Et comme l’an dernier à la même époque, c’est en famille que nous passerons le week-end encordés. Il y a l’embarras du choix pour faire de l’alpinisme facile à Valais. Nous optons pour le Bishorn, un « 4000 » facile.

La météo de ce week-end annonce un ciel très maussade samedi et un dimanche « moyen » (qui sera finalement sans nuages !). Nous partons donc sans trop d’attente de Zinal, après une longue route depuis la France. La montée est bien raide, d’abord en forêt de plus en plus clairsemée, puis à travers un astucieux chemin franchissant une falaise. On arrive ensuite sur un vaste cirque moins raide et plus minéral.

A la pause pique-nique, au milieu du brouillard, nous tombons sur des copains stéphanois. Presque la même scène que l’an dernier, avec (presque) les mêmes personnes ! Décidément le monde de la montagne est petit.

photo montagne alpes alpinisme suisse valais zinal tracuit bishorn



Nous pensions trouver de la neige bas, mais finalement seuls les derniers mètres sont vraiment enneigés. Les névés présents vers 2500 mètres ne sont pas gênants, et seuls les derniers mètres sont vraiment enneigés. Après 4h d’efforts, nous atteignons la cabane de Tracuit, refuge futuriste au pied du glacier à 3256 mètres d’altitude. La vue est assez bouchée, une fine averse de neige commence à tomber, bref on est moyennement optimistes pour le lendemain.

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Le refuge est bien plein, plus d’une centaine de personnes, presque tous candidats pour le Bishorn. En raison du monde et de la chaleur annoncée pour le lendemain, la gardienne accepte d’avancer le réveil à 4h au lieu de 5. Tant mieux pour nous, qui préférons les réveils matinaux.

La nuit est bonne malgré l’altitude, mais nous sommes réveillés 45 minutes par des boulets. Un vrai record. Tout ça pour :
1) brasser dans leur sac pendant 40 minutes dans le dortoir en faisant un boucan d’enfer avec les cintres
2) arriver 5 minutes avant tout le monde au petit-déjeuner, ce qui était inutile car la porte de la salle commune était fermée à clé
3) partir du refuge après tout monde…
Heureusement qu’on a de l’humour, ça nous aura fait rigoler (après coup, car sur le coup j’aurais préféré dormir 45 minutes de plus).

Ca bouchonne un peu à la sortie du refuge mais nous sommes parmi les premiers à partir, alors que le jour se lève à peine. Le ciel est complètement dégagé, une magnifique journée s’annonce ! J’adore cette ambiance nocturne, mais elle est de courte durée car le soleil pointe rapidement son nez.

photo montagne alpes alpinisme suisse valais zinal tracuit bishorn

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C’est le week-end d’ouverture du refuge mais la trace est déjà digne d’une autoroute ! Mais en partant devant, on a l’impression d’être assez tranquilles. On traverse assez largement le bas du glacier, puis on remonte par sa rive droite. La montée est jolie mais plutôt monotone : une succession de bosses, où l’on voit le sommet qui nous nargue depuis le refuge.

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Vers 3600 mètres, comme souvent, l’altitude me bloque. En quelques minutes, je passe d’un état « en forme » à un état « la tête dans un étau, je vais mourir ». Pas de panique, je sais que ça va passer si je reste raisonnable et humble. Etant première de cordée, j’en profite pour ralentir le rythme, inspirer profondément, bien expirer en deux temps pour bien vider les poumons comme j’ai l’habitude de le faire en course à pied, et surtout beaucoup boire. Ces efforts payent car le mal de tête passe en 15 minutes. Je retrouve mon énergie et ma bonne humeur.
Malgré tout je préfère ne pas forcer, et je conserve mon rythme lent. Il n’y a pas de raison de se presser exagérément, car le beau temps se maintient et nous sommes à présent la première cordée d’une longue procession partie du refuge. Seule une cordée de trois espagnols insiste pour nous doubler, mais finalement restent à 50 cm devant nous car ils sont cuits.

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Sous le sommet, une dernière pente un peu raide sur un gros champignon de neige nous oblige à passer un par un car la glace est déjà presque visible.

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Puis à 9h nous débouchons enfin au sommet du Bishorn, à 4153 mètres d’altitude ! Nous sommes seuls pendant quelques instants, un vrai privilège. Tout autour de nous, les hauts sommets enneigés nous entourent. La vue sur le Weisshorn et les 4000 du Valais est superbe.

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Le petit vent au sommet ne nous incite pas à traîner plus longtemps. On redescend la petite pente sommitale en marche arrière, on croise les copains stéphanois qui arrivent, puis on attaque la descente. C’est là qu’on se rend compte de la foule qui était derrière nous ! En étant devant, on avait l’impression d’être presque seuls, tant mieux, car je n’aurais pas aimé faire l’ascension au milieu de 100 autres personnes.

Le début de la descente dans la neige est un vrai régal, on fonce droit dans la pente sans effort. En revanche la fin du glacier, plate, sous la chaleur et avec une neige portant de manière très irrégulière, est une vraie purge épuisante !

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Nous retrouvons le refuge vers 11h, en pleine chaleur. On fait une bonne pause pour nous restaurer et quitter le matériel. On en profite pour admirer la vue que nous n’avons pas pu apprécier hier dans le brouillard : la fine silouhette du Zinalrothorn, la belle pyramide de la Dent Blanche, et le magnifique panorama depuis le réfectoire de la cabane de Tracuit.

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On croise un peu de tout comme public sur cette course : un gars qui fume son joint à 5h du matin avant d’attaquer, quelques personnes expérimentées parties tôt devant nous, les espagnols au rythme irrégulier, un gars tout seul en raquette visiblement très fatigué et sans matériel qui finira par faire demi-tour, des cordées qui avancent très très doucement (pourtant on n’est pas des rapides !). Bref je ne suis pas sûre que l’ambiance « 4000 » soit vraiment mon truc. Mais c’était quand même une belle expérience.

Il ne reste plus qu’à affronter les 1600 mètres de descente bien raide sous une chaleur de plus en plus écrasante, puis déguster une boisson fraîche houblonnée bien méritée à Zinal.

Toutes les photos de cette belle sortie sont dans l’album photos du Bishorn.

Cascade de glace de Saint Landry

par *V* ~ Samedi 9 mars 2019

Date 9 mars 2019
Cotation D- / II / 3+
Altitude maxi 1950 mètres
Dénivelé positif Approche : 100 mètres. Cascade : 100 mètres
Durée aller-retour La journée ;)
Carte IGN 3633 ET Tignes - Val-d'Isère - Haute Maurienne - PN de la Vanoise
Topo Lien vers Camptocamp
Météo Doux et nuageux
Accès Parking de Tralenta au bout de Bonneval sur Arc. De là à pied prendre le chemin rive droite de l'Arc, puis prendre le premier pont à droite pour rejoindre la route menant au hameau de l'Ecot. Le site de St Landry se trouve un peu plus haut sur la droite. Monter à vue au pied des cascades.


Nous n’avions plus fait de cascade glace depuis une belle sortie à la Grave en 2014.
Le Grand Parcours FFCAM nous donne l’occasion de nous remettre à l’activité glaçon. Début mars est un peu tard pour la cascade de glace, mais en altitude ça passe encore. Nous démarrons de Bonneveval sur Arc sous un couvert.

photo montagne alpes savoie haute maurienne vanoise alpes grées bonneval sur arc cascade glace saint landry



Quelques dizaines de minutes plus tard, nous sommes au pied du site de Saint Landry, assez large, avec des ressauts de différentes difficultés.

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La température est douce, proche de 0 degrés. La cascade est encore en conditions mais plus pour très longtemps, on voit l’eau couler à certains endroits.

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De nombreuses moulinettes ont été posées, et nous passons la journée à nous entraîner sur différentes formations plus ou moins difficiles. Évidement, quelques bonnes onglées aux doigts et aux orteils sont obligatoires pour pleinement apprécier l’activité ;)

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Plus à gauche du site, les « forts » s’entraînent au cigare et au dry-tooling.

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On prend vite goût à taper sur des glaçons. Pour un peu, on aurait bien enchaîné avec une cascade en plusieurs longueurs ! Ce sera pour une prochaine fois. Merci au CAF pour cette journée de formation.

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Pointe du Vallonnet – Arête des Murois

par *V* ~ Dimanche 16 septembre 2018

Date 15 et 16 septembre 2018
Cotation AD / I / 4b
Altitude au sommet 2757 mètres
Dénivelé positif Approche : 1300 mètres
Voie : 220 mètres
Durée aller-retour 1er jour : 2h45
2ème jour : Approche : 1h30
Voie : 5h
Retour : 4h20
Total pauses comprises : 12h40 !
Carte IGN 3336 ET Les Deux Alpes - Olan - Muzelle - Parc national des Écrins
Topo Lien vers Camptocamp
Météo Nuageux
Accès Grenoble - La Mure - Le Désert en Valljouffrey. Possibilité de faire la course à la journée, ou de dormir la veille au refuge de Font Turbat.


Depuis longtemps l’idée de parcourir cette arête des Murois dans les Ecrins nous trottait dans la tête. Une jolie course rocheuse dans un massif sauvage, que demander de mieux ? A notre époque stéphanoise, nous en avions parlé à un ami bien motivé pour nous accompagner. Puis nous avons déménagé dans d’autres contrées, mais l’idée est restée là. Il était donc temps de reconstituer une cordée stéphanoise pour parcourir cette arête.

Nous montons efficacement au refuge de Font Turbat le premier jour. Nous connaissons le coin pour y être déjà montés à l’automne il y a 4 ans. Ca papote, ça papote, il faut dire qu’on a 1 an de potins à rattraper, les vacances et les 2 déménagements à raconter etc… Le vallon est toujours sauvage et sans fin, mais on discute tellement que le temps passe très vite.
Nous recevons un très bon accueil au refuge de Font Turbat malgré que ce soit leur dernier jour de la saison ! Nous ne sommes qu’une quinzaines de personnes, ça sent la fin de l’été. Plusieurs cordées se préparent à la traversée de l’Olan et bénéficient des explications aux petits oignons du gardien. La face nord de l’Olan qui se dresse face à nous est toujours aussi impressionnante…

photo montagne alpes alpinisme escalade ecrins olan pointe du vallonnet arête des murois



Le lendemain, nous nous levons à 6h. Le petit déj est vite avalé et nous démarrons à la frontale à 6h40. On éteint bientôt les lampes, on marche sur un joli sentier qui passe par une petite brèche astucieuse, puis on rejoint le pied de la voie en hors sentier à vue, par une rampe sans difficultés.

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Nous prenons un petit quart d’heure pour nous équiper et nous restaurer, puis attaquons la grimpe. Nous sommes une cordée de 3 personnes (1 en tête, les 2 autres en flèche), on sait donc que l’on risque de ne pas être très rapides. On attaque en grosses, que l’on gardera tout du long. On tire les quelques premières longueurs au départ pour nous échauffer. Une deuxième cordée nous rejoint déjà et nous double rapidement. Ce seront les seules personnes croisées de la journée.

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Puis une courte portion d’arête, très jolie, nous attend. La météo n’est pas aussi belle qu’annoncé, des nuages occupent le vallon sous nos pieds. On aperçoit un petit spectre de Broken, belle ambiance !

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On passe deux gendarmes à escalader/-désescalader, puis à nouveau 2-3 longueurs. Je pose le pied sur un énorme bloc d’au moins 100 kg qui se met à bouger… il tient par quelques millimètres…. Je le retiens comme je peux du bout du pied pendant que Monsieur est en-dessous. Grosse, grosse frayeur.

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Les nuages finissent par gagner et nous envelopper. On parcourt encore un peu d’arête dont une dalle assez fine, qui me fait bien couiner en corde tendue.

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On atteint enfin le relais de rappel après 5h de course (6h45 d’efforts depuis le refuge). Ce n’est pas un record de vitesse, mais on est encore dans les temps du topo. On ne le sait pas encore, mais ça ne va pas durer, on en est qu’à la moitié de la journée…. Les garçons font un aller-retour au sommet. Je me débine car je n’ai pas envie d’avoir à re-descalader le truc, d’autant plus que nous sommes dans le brouillard.
Deux rappels plus tard, on rejoint la terre ferme. Pique-nique bien mérité !

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On descend dans les cailloux en longeant la falaise. On se retrouve plus ou moins au milieu de barres rocheuses pas cool. On remonte un peu pour chercher un passage moins exposé. On continue encore par un long bout en hors sentier plus facile, jusqu’à rejoindre le sentier. Une longue descente nous attend avant de rejoindre enfin la cabane du Châtellerat puis presque 2h de plat ! La cascade de la Pisse semble s’éloigner au fur à et mesure qu’on s’en rapproche… Une fois passé la cascade, on débranche le cerveau pour la dernière petite heure, et on rejoint le Désert en Valjouffrey à la tombée du jour à 19h20, après près de 13h de course. A quelques minutes près, il fallait ressortir la lampe frontale pour terminer !
Quelle longue journée !

Tout allait à peu près bien jusqu’au sommet, on n’était pas rapide mais on restait dans les temps. On était au 1er relais du rappel à 13h30, on imaginait qu’il fallait 3h pour descendre (le topo n’indiquait rien). Au final on en aura mis 6 ! D’une part on avait sans doute sous-estimé la durée. D’autre part on s’est un peu paumé, j’étais un peu cuite donc je n’avançait plus trop etc. Sans compter le temps de ranger le matériel, manger un bout etc…
Bref, en alpinisme on a l’habitude de dire qu’au sommet on n’en est qu’à la moitié de la course. C’était bien vrai ici ! En alpi la course fini au parking et pas avant !

La voie était jolie, par contre je pensais qu’il y avait plus de portion d’arête à faire en corde tendue. J’imaginais le parcours plus aérien en fait. Finalement comme il y a pas mal de gendarmes à monter/descendre dans du 4, on a tiré pas mal de longueurs. A 3 personnes, on n’a quasiment jamais progressé tous les 3 en même temps.
Les passages les plus durs sont protégés, on n’a pas beaucoup posé de protections (de mémoire juste un friend et un coinceur, histoire de ne pas les avoir trimballé pour rien !)
Prévoir un stock de sangles pour les portions en arête et quelques relais à faire sur becquets.
Par contre sans les spits ça ne devait pas être la même chose car il y a plusieurs portions en dalles bien compactes. En second la voie se fait bien en grosses chaussures même si j’ai un peu couiné parfois. En tête les chaussons doivent être plus confortables pour les portions en dalle.

Une bonne expérience pour notre première voie d’alpinisme rocheux dans ce style, qui nous incite à rester modeste.

Quelques photos en plus sont disponibles dans l’album photos de l’arête des Murois.